Après un premier ballon d'essai en juin dernier, SeaMicro semble bien décidée à poursuivre son effort avec le SM10000-64. Ce serveur dispose de 256 puces Atom N570 cadencées à 1,66 GHz (soit 512 coeurs au total), qui se combinent pour offrir une puissance de traitement de 850 GHz, a indiqué la compagnie. Chaque noyau est capable de fonctionner avec deux threads simultanément, ce qui contribue à stimuler les performances des applications. Les processeurs Intel Atom de faible puissance sont généralement utilisés dans les netbooks. Mais ces puces sont considérées comme plus économes en énergie que les processeurs traditionnels pour serveur et conviennent plutôt bien pour certaines tâches telles que les transactions Web, qui contiennent de petites quantités de données rapidement traitées.
Ce serveur est destiné aux datacenters de nouvelle génération qui prennent en charge des services Internet, tels que la messagerie, la recherche en ligne et le réseautage social, a déclaré Andrew Feldman, CEO de SeaMicro. La société cherche également à convaincre les fournisseurs de solutions d'hébergement et les prestataires de services cloud. En fonction de l'application utilisée, une collection de coeurs Atom pourrait fournir une meilleure performance par watt que des puces Intel Xeon ou AMD Opteron, qui consomment plus d'énergie et sont mieux adaptées aux calculs d'ingénierie, de mathématiques ou aux bases de données, poursuit Andrew Feldman. Par exemple, les moteurs de recherche Internet ne récupèrent pas toutes les données sur une machine géante, précise le CEO. Les informations sont réparties sur plusieurs groupes de petits serveurs qui se regroupent pour réaliser rapidement les opérations demandées. Les serveurs avec des puces de faible puissance utilisent moins de ressources pour l'exécution de ces tâches, explique encore le Californien.
Alléger la consommation des datacenters
«Il y a un mouvement des matériels et des logiciels « lourds» vers des solutions plus légères. Nous construisons des systèmes qui sont conçus pour optimiser les opérations de calcul par watt. » L'intérêt pour la construction de serveurs avec des puces basse consommation augmente à mesure que les entreprises cherchent à réduire leur facture énergétique. Dell propose des serveurs avec des puces x86 de faible puissance et Microsoft a récemment demandé à Intel de mettre au point une puce Atom avec 16 coeurs pour équiper les serveurs de ses datacenters. AMD évalue actuellement l'utilisation de ses puces Fusion pour netbook sur des plates-formes serveurs. Les processeurs ARM basse consommation, généralement utilisés dans les smartphones et les tablettes, pourraient aussi bientôt arriver sur le marché des serveurs. Le fondeur Marvell a déjà annoncé une puce serveur basée sur l'architecture ARM et un peu plus tôt cette année Nvidia a dévoilé le projet Denver, le nom de code d'un processeur ARM pour PC, serveur et supercalculateur.
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SeaMicro est l'une des rares sociétés qui tente exclusivement de construire des serveurs équipés de puces pour netbook. La firme est sortie de l'anonymat en juin dernier avec le lancement du serveur SM10000, qui comprenait 512 puces mono coeur Atom Z530. Selon Andrew Feldman, beaucoup d'entreprises, comme les fournisseurs de services cloud computing et des sociétés de télécommunication, ont montré un réel intérêt pour son produit et l'ont utilisé pour des différentes tâches. Le SM10000-64 est plus rapide et plus économe en énergie que la première version du constructeur. Le passage à une puce double coeur plus rapide, la N570, a diminué le nombre de processeurs dans le serveur, ce qui a réduit sa consommation d'énergie. Le serveur consomme 15 à 17 % d'énergie en moins. Il prend également en charge les systèmes d'exploitation 64 bits, et supporte jusqu'à 4 Go de mémoire par puce. Le précédent serveur, le SM10000, ne prenait en charge que les applications 32 bits avec un plafond de 2 Go de RAM.
Des améliorations souhaitées
Pour améliorer ses plates-formes, SeaMicro attend d'Intel qu'il développe les fonctionnalités de ses puces basse consommation avec les instructions pour l'instant réservées à ses processeurs Xeon. « Le N570 fournit la meilleure performance sur le segment des puces basse consommation », ajoute encore Andrew Feldman. SeaMicro évalue également des processeurs ARM. Ce dernier n'a toutefois pas l'écosystème logiciel indispensable ce qui le place dans une situation désavantageuse, puisque la plupart des centres de calculs sont aujourd'hui équipés de serveurs avec des puces x86. Mais ARM travaille à l'édification d'un tel écosystème et SeaMicro garde un oeil sur les progrès accomplis dans ce domaine.
Sur le plan technique, le SM10000-64 repose sur des puces Atom intégrées sur des mini lames de la taille d'une carte de crédit et reliées entre elles par un lien offrant un débit de 1,28 Térabit par seconde. La carte mère dispose d'un circuit dédié de type ASIC (Application-Specific Integrated Circuit), qui virtualise les fonctions telles que les entrées/sorties et qui réduit la nécessité de recourir à des composants spécifiques pour le réseau et le stockage. Le SM10000-64 peut accueillir jusqu'à 1 To de mémoire vive DDR3 et jusqu'à 64 disques durs ou SSD. La taille de ce serveur en rack est de 10 U, soit 17,5 pouces.
Le prix du serveur commence à 148 000 $. Il est disponible aux États-Unis et dans le reste du monde, indique la compagnie.