La banque Morgan Stanley organisait en fin de semaine dernière une conférence européenne sur les valeurs TMT (technologies, médias, télécoms). La partie consacrée aux SSII n'a pas brillé par son optimisme. Les coupes sombres opérées par tous les gouvernements dans leurs dépenses publiques ont douché le regain d'enthousiasme naissant des SSII. Les entreprises privées n'étant pas décidées à accroître leur externalisation, le sort des SSII semble scéllé : 2011 ne sera guère meilleur que 2010.
Cette analyse vaut essentiellement pour les grandes SSII cotées en bourse. Elle concerne les SSII européennes, leurs consoeurs américaine ou indienne étant d'une opinion différente. Tata anticipe une croissance de ses ventes comprise entre 20 et 25% en Europe en 2011. Accenture prévoit entre 7 et 10% de croissance dans le monde, toujours pour l'année prochaine.
Seul le secteur public s'annonce prometteur
Les SSII française sont plus en retrait. « Il y a des signes de retour de commandes, mais dans un environnement difficile, car les prix ne reviennent pas à leur niveau antérieur » commente par exemple Gilles Grapinet, le dga d'Atos Origin. Le directeur financier de Stéria, Laurent Lemaire, expliquait pour sa part ne pas tabler sur une « quelconque marge de manoeuvre sur les prix » avant la mi 2010.
« Il s'agira d'une reprise terne, légère » analysait de son côté Nicolas Dufourcq, directeur financier de capgemini. Cette SSII est à la recherche d'acquisition, mais en Chine et aux Etats-Unis. « Trouver la bonne cible n'est pas facile, car les prix sont élevés », notait Nicolas Dufourcq. « L'Europe souffre de la crise du secteur public en Hollande, en Suède et au Royaume-Uni » devait-il encore souligner. Avis partagé par de nombreux participants, comme Hannu Syrjala, « dg » de la SSII scandinave Tieto, pour qui « je m'attends à ce que le secteur public dans différents pays connaisse de 'importantes restructurations, et des réductions de coûts importantes en 2011 ».
Un avis légèrement contre carré par Andy Green, le « dg » de Logica, qui reste « très optimiste pour le marché du secteur public, mais à moyen terme ».