Alors que le chômage ne cesse d’augmenter en France, le rapport publié hier par France Stratégie et la Dares sur « Les métiers en 2022 » reste dans des prévisions d'emploi très optimistes concernant l’informatique. Pour réaliser cette étude de 400 pages, les deux organismes ont ébauché 3 scenarios plus ou moins optimistes : un scénario central correspondant à une sortie progressive de la crise, un scénario de crise envisageant une dégradation tendancielle de la compétitivité, et un scénario cible de rebond de l’économie française. Portée par l’essor des nouvelles technologies, la croissance de l’emploi dans les métiers de l’informatique devrait rester dynamique, et ce, quelle que soit la conjoncture. Avec 1,8 % de création nette d'emplois par an, le nombre des informaticiens devrait augmenter à un rythme supérieur à la moyenne, impulsé par la progression des techniciens et surtout celle des cadres.
Les profils qualifiés mieux lotis
Les besoins toujours croissants des recruteurs en fonctions d’expertise (en informatique décisionnelle, communication collaborative et virtualisation des systèmes) en seront les principaux facteurs, estiment France Stratégie et la Dares. Les deux organismes considèrent aussi que les technologies du numérique, déjà largement utilisées dans l’industrie et les services pourraient trouver de nouvelles applications dans d’autres secteurs de l’économie (dans la santé, et l’éducation notamment). Les postes les plus qualifiés du domaine informatique seraient donc les premiers à bénéficier de conditions de recrutement plus propices. A contrario, l’emploi des employés et des opérateurs resterait quasi stable d’ici 2022 (– 0,1 % par an en moyenne), dans la poursuite des tendances passées.
Les métiers de la production et la maintenance pénalisés
Dans des conditions économiques globalement moins favorables que dans le scénario central, le nombre d’emplois dans la fonction IT devrait progresser de façon moins dynamique (+ 1,5 % par an selon le scénario de crise) mais resterait tout de même bien orienté, sauf encore pour les employés, dont le nombre serait en léger recul (– 0,4 % par an). Dans ce scénario, les stratégies de délocalisation ou d’externalisation, déjà appliquées au cours la dernière décennie, pourraient être dynamisées, en phase avec certaines évolutions techniques comme le cloud, pénalisant les activités de production et de maintenance et, dans une moindre mesure, celles de conseil, de pilotage et de conception.
Au total, selon le scénario central, 191 000 postes seraient à pourvoir sur la période 2012-2022 dans les métiers de l’informatique, correspondant à 81 000 départs en fin de carrière additionnés à 110 000 créations nettes. Ils représenteront chaque année 3,1 % des effectifs du domaine, soit une proportion légèrement supérieure à celle projetée pour l’ensemble des métiers (3,0 %).