6 - Google : abus de position dominante ?
Environ deux ans après les plaintes déposées contre Google, JoaquÃn Almunia, le vice-président de la Commission européenne et commissaire chargé de la concurrence, a annoncé au mois de mai que la Commission européenne avait conclu que « l'on pouvait considérer que Google avait abusé de sa position dominante ». Ce dernier avait été accusé d'utiliser son service de recherche pour orienter les utilisateurs vers ses propres services et réduire la visibilité des sites et services concurrents. Alors que Joaquim Almunia avait mis la firme en demeure de prendre en compte ces réclamations sous « quelques semaines », début décembre l'affaire n'était toujours pas résolue, indiquant que l'UE était disposée à un compromis. Google avait fait une proposition en octobre pour mieux identifier ses services. La tournure que prennent les évènements ressemble à ce qui s'est passé aux États-Unis où, mi-2011, la Federal Trade Commission (FTC) a ouvert une enquête sur le Californien pour violation des lois antitrust. Malgré quelques annonces officielles survenues en octobre affirmant que le travail de la FTC se poursuivait, aucune plainte n'a été déposée à ce jour.
7 - Flame : un malware au service des États
Dans les derniers jours de mai, les chercheurs en sécurité ont révélé la découverte d'un malware d'une grande complexité, indiquant qu'il avait été utilisé pour espionner des cibles en Iran et dans d'autres pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord pendant au moins deux ans. Surnommée Flame, cette boîte à outils d'espionnage partageait certaines caractéristiques avec le ver Stuxnet, un malware utilisé pour cibler des installations industrielles, qui a endommagé les centrifugeuses mises en place par l'Iran dans sa course au nucléaire. En nombre de lignes de code, Flame éclipse largement Stuxnet. Les chercheurs pensent que ces deux malwares ont été créés par des programmeurs au service d'un État, probablement les États-Unis et Israël. Le mystère autour de Flame s'est épaissi un peu plus, quand, au mois de juin, le New York Times a publié un article indiquant que le président américain Barack Obama avait ordonné la cyberattaque Stuxnet, expliquant que celui-ci voulait faire autant de dégâts que possible au programme nucléaire iranien avant que le malware ne circule gratuitement sur Internet. La Maison-Blanche a refusé de commenter, mais il y a peu de doute que les logiciels malveillants soient devenus une arme géopolitique.
8 - La rébellion Internet : black-out du Net pour protester contre SOPA et PIPA
Le 18 janvier, 10 000 sites environ se mettent hors ligne pour protester contre le Stop Online Piracy Act (SOPA) et le Protect IP Act (PIPA). C'est l'aboutissement d'un mouvement populaire qui clame depuis des mois son opposition aux deux projets de loi. C'est aussi le premier soulèvement en ligne à avoir un impact direct sur le processus législatif américain. En quelques jours, de nombreux élus ont retiré leur soutien aux projets. À la Chambre des représentants, Lamar Smith, élu républicain du Texas à l'origine du Stop Online Piracy Act (SOPA), a lui-même fait avorter le projet de loi. Un vote sur PIPA a été retardé, et le soutien du Congrès s'est évanoui. L'objectif des deux lois était différent, mais ensemble, elles auraient permis au ministère américain de la Justice de demander aux tribunaux de prononcer des ordonnances exigeant aux réseaux de publicité en ligne et aux organismes de paiements en ligne basés aux États-Unis de cesser de faire des affaires avec des sites étrangers accusés d'enfreindre le droit d'auteur américain. Les partisans de ces lois réclament toujours aux législateurs des outils pour stopper le piratage du droit d'auteur international, de sorte que la lutte va se poursuivre.
9 - Oracle perd contre Google sur les API Java : les développeurs sont soulagés
Au mois de mai, un tribunal américain a statué que les API Java présentes dans Android ne tombaient pas sous la protection du droit d'auteur américain, infligeant à Oracle, propriétaire de Java depuis son rachat de Sun Microsystems, une défaite dans le procès l'opposant à Google. Cette décision signifie que les programmeurs peuvent créer du code qui exécute les fonctions d'une API Java à condition que ce code d'implementation soit original. Les programmeurs avaient fait part de leur inquiétude, car une décision protégeant l'API par un droit d'auteur aurait créé un précédent et il aurait été beaucoup plus difficile pour eux de créer des applications interopérables, sans parler de la fragmentation du marché. Oracle a fait appel de cette décision. En attendant, l'éditeur a perdu une autre bataille juridique importante au mois d'août : un juge d'un tribunal de Californie a ordonné à Oracle de continuer le portage de ses logiciels pour la plate-forme Itanium de Hewlett-Packard, ouvrant la voie à un nouveau procès, devant jury, l'année prochaine. Celui-ci déterminera si Oracle a oui ou non rompu son contrat avec HP, et quels dommages il devra éventuellement verser.
10 - AMD licencie ARM : arrivée d'une nouvelle plateforme serveur et nouvelle menace pour Intel
Fin octobre, Advanced Micro Devices (AMD) a annoncé qu'il vendrait son design processeur 64 bits sous licence et qu'il commercialiserait des puces serveur basé sur l'architecture ARM en 2014. En agissant ainsi, AMD met fin à son engagement exclusif envers l'architecture x86 et espère relancer son activité en misant sur le marché des serveurs. Il devient aussi une nouvelle menace pour son grand rival Intel. AMD va produire une nouvelle ligne de processeurs Opteron basse consommation avec système-sur-puce (system-on-chip) pour traiter les charges de travail Web massives. En 2003, AMD avait mis sur le marché les premiers processeurs 64 bits x86, prenant de l'avance sur Intel, et compte à nouveau prendre l'avantage sur son rival. L'annonce est intervenue deux semaines après qu'AMD ait rendu publics ses résultats financiers du troisième trimestre fiscal, en baisse de 25 % à 1,27 milliard de dollars par rapport à l'année précédente, soit une perte de 157 millions de dollars. AMD a besoin de réussir.
10 événements IT qui ont marqué 2012 : lire la 1ère partie
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