1 $ pour troquer IE contre Firefox
Haro sur Internet Explorer. Ce pourrait être la devise d'un groupe de quatre auto-proclamés "activistes politiques" qui viennent de lancer une campagne virulente incitant les utilisateurs du navigateur Microsoft à remiser leur outil au placard et à le remplacer par Firefox.
Baptisée Explorer Destroyer, l'initiative s'appuie sur le programme AdSense de Google : celui-ci verse 1 $ aux détenteurs de sites web pour tout internaute qui basculerait vers Firefox. Rappelons que le navigateur alternatif à IE dispose, par défaut, d'une barre de recherche Google et draine donc un trafic considérable vers le tentaculaire moteur.
Sur le site Explorer Destroyer, des scripts sont mis à la disposition des webmasters. Une fois mis en place, ils détectent les utilisateurs d'IE. Ces derniers reçoivent alors une alerte les enjoignant de télécharger Firefox. Les détenteurs de site ont le choix entre trois niveaux d'alerte, gentille, sérieuse ou "mortelle", plus ou moins intrusifs. Les "gentils encouragements" affichent une simple bannière incitant les internautes à télécharger Firefox, l'ultime niveau bloque la consultation du site visité et indique que seul le concurrent d'IE permet d'accéder aux informations désirées.
La motivation des quatre initiateurs semblent être avant tout idéologique. Ils expliquent dans une lettre ouverte que l'important "est de replacer Internet entre les mains du public et de s'assurer que la technologie dont dépendra notre monde pour les trente prochaines années appartient au public et pas à une entreprise". Selon eux, l'instant est propice à cette démarche, mais pas pour longtemps : "Microsoft prépare une nouvelle version d'Internet Explorer" et utilisera certainement Vista pour l'imposer.
Notons pour conclure un léger paradoxe : dans une intention louable de rendre la navigation Internet indépendante de toute institution mercantile, les membres d'Explorer Destroyer s'appuient sur Google. Qui est, rappelons le, une organisation caritative sans le moindre dessein pécuniaire, ni la moindre velléité hégémonique.