Pour prendre en compte la montée en puissance du cloud, Microsoft a profondément revu son système d'exploitation pour serveur. Avec Windows Server 2012, que Jérôme Trédan, directeur des produits serveurs et plateformes cloud chez Microsoft France, présente fort opportunément comme « un OS cloud », l'éditeur souhaite casser la traditionnelle architecture multi-tiers pour favoriser le déplacement des applications vers le cloud.
Première mise à jour majeure depuis 2009, Windows Server 2012 propose une foule de nouvelles fonctionnalités, pour la plupart conçues pour faciliter les grands déploiements dans les datacenters. Si la console Hyper-V n'a pas beaucoup évolué, la version 3.0 de l'hyperviseur bare-metal de Microsoft peut maintenant prendre en charge jusqu'à 64 processeurs virtuels et 1 To de mémoire contre quatre CPU et 64 Go de RAM pour la précédente mouture. Le protocole de communication réseau Server Message Block (SMB) a été mis à jour pour gérer plus rapidement les transferts de données et le gestionnaire de serveur du système d'exploitation a été renforcé pour gérer plusieurs serveurs à la fois. La virtualisation réseau a aussi été améliorée et simplifiée pour agréger la bande passante de cartes Ethernet (NIC Teaming). La création de pool de stockage (Storage Space) transforme enfin un serveur en baie SAN via le protocole iSCSI.
Migration à chaud de VM
La migration à chaud de VM permet désormais de transférer sans interruption une VM d'un serveur à un autre avec une configuration trois ou même deux serveurs. Si VM Configurator assure le transfert de VM vers Windows Azure, le prochain SP1 de System Center autorisera la migration de VM vers d'autres plates-formes IaaS. Ces dernières devront simplement implémenter le Service Provider Framework de Microsoft pour travailler avec System Center. La réplication automatique des VM dans Azure pour assurer un PRA n'est pas encore supportée, mais Stanislas Quastana, architecte infrastructure chez Microsoft France, n'exclut pas la chose dans un avenir proche.
Mais l'amélioration la plus significative est peut-être celle qui sera la moins remarquée. PowerShell, introduit il y a six ans déjà, évolue radicalement : pour la première fois, Windows Server peut être totalement contrôlé avec des lignes de commande, ce qui le rend entièrement contrôlable à distance. PowerShell fournit désormais des fonctionnalités similaires à celles que proposent depuis très longtemps les systèmes Unix. PowerShell se permet même d'ajouter quelques astuces, comme la capacité de manipuler des objets logiciels, qui sont issues des travaux sur les limites des systèmes Unix.
Un script utilisable sur plusieurs serveurs
« Bien sûr, l'interface graphique est toujours disponible pour ceux qui en ont besoin, mais il est tout à fait possible d'enlever l'interface graphique et de garder un serveur entièrement fonctionnel», a déclaré Don Jones, l'auteur d'une série de vidéos de formation sur Windows Serveur 2012, à nos confrères d'IDG NS « Les technologies sont en place pour gérer 100 serveurs aussi facilement qu'un serveur », a-t-il ajouté. La suppression de la nécessité d'une interface utilisateur graphique (GUI) signifie que les serveurs en très grand nombre peuvent être gérés plus efficacement, a souligné M. Jones.
Par exemple, un administrateur peut exécuter une tâche de routine sur un serveur une fois par semaine - telle que la sauvegarde des données - en cliquant à travers une série d'options dans un programme graphique. Avec les lignes de commande, l'administrateur peut écrire un script PowerShell pour exécuter toutes ces étapes automatiquement et ce même script pourra fonctionner sur plusieurs machines. PowerShell nécessite un apprentissage pour les utilisateurs habitués aux interfaces graphiques, mais c'est du temps bien investi. En plus de PowerShell, Windows Server 2012 dispose également d'un outil de déploiement convivial pour les datacenters, baptisé Server Core, qui fournit un moyen d'installer le système d'exploitation via le réseau.
Signalons enfin que Microsoft a simplifié le nombre de versions de son Windows Server en passant de 8 à 4. On retrouve donc deux éditions pour les PME, attendus fin 2012, et 2 autres pour les grands comptes, Standard et Datacenter. Principale différence entre ces deux dernières moutures : 2 VM maximum pour la première et un nombre illimité de VM pour la seconde.
Windows Server 2012 pousse le datacenter vers le cloud
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Avec Hyper-V 3.0 et PowerShell, Windows Server 2012 arrive beaucoup mieux armé pour répondre aux besoins des centres de calcul.
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