On a été un peu trop optimiste en ce qui concerne la disponibilité de voitures qui se conduisent toutes seules, selon une analyste d'IDC. Google, dont le véhicule sans chauffeur a parcouru 300 000 miles sans accident, a annoncé qu'il espère mettre ses voitures sur la route d'ici 3 à 5 ans.

D'autres ont été un peu plus réalistes. Bill Ford, le président exécutif de Ford Motor, pense que les véhicules autonomes seront monnaie courante sur les routes américaines en 2025. Mais une analyste d'IDC, Sheila Brennan, voit trop de barrières à la diffusion des véhicules autonomes, et pense que leur adoption sera plus susceptible d'atteindre le grand public dans 27 ans, en 2040. Les raisons de ce délai ? « il y a beaucoup de problèmes tant côté régulateur que vie privée et sécurité, ainsi que des difficulté en matière d'intéropérabilité » dit-elle. « De plus, l'industrie automobile évolue très lentement » ajoute-t-elle.

Quid des données enregistrées par ces véhicules ? 

Un des problèmes concerne les données liées aux véhicules. Certains constructeurs automobiles ont déjà fait signer des contrats concernant la collecte des données. Un constructeur a ainsi demandé l'accès aux informations concernant les lieux où la voiture est allée, à quelle vitesse, et comment le véhicule se comportait. On devrait donc voir se répandre ce genre de document à signer lors de l'achat d'un véhicule.  

Face à ces demandes, la situation pourrait évoluer de deux manières. Les jeunes générations habituées aux réseaux sociaux, moins sensibles aux questions de confidentialité, pourraient demander aux constructeurs automobiles de signer un accord. Dans le même temps, il pourrait y avoir une opposition forte de la part des consommateurs sensibilisés aux questions de vie privée.

Les enjeux liés à la vie privée et au big data


Ceux-ci seront de plus en plus au courant des questions liées au Big Data et à la protection des données personnelles, le tout alors que les voitures autonomes seront en plein développement. Cela pourrait aboutir à l'usage de tiers de confiance qui géreront les données personnelles de chacun, et des autorisations d'accès à ces informations seront données au cas par cas, pour leur usage par un prestataire particulier.

Les données sur les usages des automobiles auront beaucoup de valeur. Elles seront utilisables par les fabricants, les assureurs, les publicitaires et les collectivités. Reste à savoir qui concrètement possédera ces données, pour quels usages et quelle rétribution.