Sur les 10 000 participants inscrits sur VMworld 2015 Europe, à Barcelone cette semaine, la délégation française comptait 500 personnes, soit une soixantaine de plus que l’an dernier, nous a indiqué Sylvain Cazard, DG de la filiale, à l’occasion d’un point presse sur la manifestation. Plus de 200 clients sont venus avec des questions concrètes, au-delà des solutions de virtualisation classiques (serveurs, postes de travail…) et de cloud hybride, sur de nouvelles thématiques comme le réseau et la sécurité. Evidemment interrogé sur le rachat d’EMC (actionnaire de VMware à hauteur de 80%) par Dell, le DG français a estimé que ce mouvement avait le mérite de faire bouger les choses. Pour lui, le status quo aurait été la pire des situations. Reprenant les termes de Pat Gelsinger, CEO de l’éditeur de logiciels de virtualisation, Sylvain Cazard a redit que ne pas prendre de risque constituait le plus grand risque et qu’il valait peut-être mieux gérer soi-même sa propre cannibalisation.
D’ailleurs, selon l’équipe française de VMware, leurs clients n’auraient pas manifesté d’inquiétudes sur ce rachat qui « ne change pas énormément de choses pour nous », a mentionné le DG France. « Nous changeons d’actionnaire, mais nous restons sur notre ligne agnostique. Avec toutes les rumeurs qu’il y a eu, c’est de nature à rassurer ». Rien ne sera changé dans l’écosystème de la société, a indiqué la veille Jean-Pierre Brulard, DG de la zone EMEA de VMware : « Toutes les technologies annoncées sont des opportunités pour que nos partenaires se développent ». De son côté, Carl Eschenbach, président et COO de la société, a rappelé qu’il y a 11 ans, lorsque EMC a racheté VMware, la première chose qui avait été entendue, c’était que leurs deux galaxies allaient entrer en concurrence. Or, une décennie plus tard, « notre écosystème continue de croître », a insisté le COO.
«Nous continuerons à apporter à nos partenaires - incluant déjà Dell et EMC - des innovations significatives», a indiqué lors d'un point presse Jean-Pierre Brulard (à gauche), DG de la zone EMEA. Le rachat d'EMC par Dell devrait prendre au minimum 9 mois, a précisé de son côté Carl Eschenbach, président et COO de VMware.
Les opérateurs de télécommunications en veille sur le NFV
Du côté des solutions recherchées par les clients français, la virtualisation du poste de travail (VDI) est l’un des sujets majeurs aujourd’hui en Europe, et dans l’Hexagone en particulier, selon la filiale. Parmi les centres d’intérêt importants remontés par ses clients figurent aussi les problématiques autour du VSAN (virtual SAN) qui permet de créer autour des machines virtuelles des ressources de stockage partagées gérées par logiciel. « Plus d'une cinquantaine de clients ont participé à un workshop spécifique sur le sujet », a précisé Sylvain Cazard. Deux autres groupes de travail ont bien fonctionné, l’un sur la virtualisation des fonctions réseaux, avec l’annonce faite autour de l’offre vCloud NFV. Des opérateurs de services cloud de différents pays y ont participé, ainsi que des partenaires, à la fois de grands intégrateurs et des petites sociétés démarrant sur cet environnement. L’autre groupe de travail a porté sur la virtualisation du réseau avec des témoignages d'entreprises, dont celui de la SSII Schubert Philis, un client de la première heure de l’offre NSX, et qui apporte sur cette solution un retour d’expérience de cinq ans.
Parmi les évolutions, Sylvain Cazard a souligné la dimension industrie de la délégation française, par exemple sur les opérateurs de télécommunications et les services financiers pour lesquels l’éditeur présente maintenant des cas d’usage. Marc Frentzel, directeur, responsable des ingénieurs systèmes pour la région EMEA Sud, a rappelé l’exemple de la banque ING, cas de « software-defined bank » présenté par Pat Gelsinger lors de sa keynote. Concernant les opérateurs, VMware a mis en place une division consacrée à cette industrie au niveau mondial.
Transfert d'un workflow applicatif entre clouds avec vMotion
Concernant VMworld 2015 Europe, Marc Frentzel a fait un point sur l’ensemble des thèmes abordés, en ligne avec la stratégie que s’est fixée VMware depuis trois ans : le SDDC (software-defined datacenter), l’environnement utilisateur (digital workspace) et le cloud hybride, celui-ci étant également poussé par les partenaires. Sur le cloud hybride justement, VMworld 2015 Europe a refait la démonstration « cross cloud vMotion» proposée il y a six semaines à San Francisco. « Il ne s’agit pour l’instant que d’un prototype encore en phase de développement », a précisé Marc Frentzel, une « tech preview » qui précède le mode bêta. « Il préfigure l’ouverture du cloud hybride vers, potentiellement, tout type de cloud. Le cross cloud vMotion, c’est le dernier maillon pour faire bouger dynamiquement un workflow applicatif, un contenu de machine virtuelle, active, depuis un environnement privé vers un environnement public. Et le ramener, ce qui est toujours le grand sujet autour des clouds publics », a rappelé le directeur Systems Engineers EMEA Sud.
Ce niveau d’hybridation peut aller jusqu’à l’applicatif puisque, ainsi que l’a rappelé Magdeleine Bourgoin, directrice technique de VMware France, on peut avoir une application déployée dans le cloud public qui fait appel à des données gérées dans un cloud privé (par exemple des données confidentielles sur les clients). Cette approche de « Unified Hybrid Cloud » promue par VMware doit permettre à terme à un client de bâtir un seul cloud basé sur n’importe lequel de ses composants existants. Marc Frentzel a souligné ici l’importance des partenaires opérateurs en signalant, pour l’Europe, qu’en dehors des datacenters vCloud Air situés en Angleterre et en Allemagne, le Français OVH était le plus important partenaire sur la région. L'écosystème de fournisseurs de services cloud sur lequel s'appuie ainsi VMware permet aux clients, vSphere ou non, d’avoir accès à une technologie de virtualisation complète depuis un opérateur.
Parmi les opérateurs associés à VMware sur le cloud hybride en Europe, le Français OVH figure en toute première place (agrandir l'image). Dans l'écosystème, certains partenaires commencent aussi à revendre les services de la plateforme publique vCloud Air.
Oui, merci
Signaler un abusVotre titre contient une erreur: Vmword au lieu de VMworld !
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