L'exercice de l'Open Source a parfois quelques limites, comme vient de le montrer les chamailleries entre VMware et Red Hat autour d'un projet de framework de développement baptisé Vert.x. Le responsable du projet, Tim Fox, travaillait chez VMware et a changé pour aller chez Red Hat. Très rapidement, le responsable du projet a reçu en main propre une lettre des avocats de VMware, lui demandant d'abandonner la propriété sur les différents éléments du projet Vert.x. Il a précisé que lors de son départ pour Red Hat, il avait proposé à l'éditeur de l'autoriser à utiliser la marque et le domaine Vert.x, mais cette offre avait été refusée. Tim Fox est un peu choqué : « dans l'esprit de l'Open Source et au vu de mon engagement dans la communauté Vert.x, je m'attendais (peut-être naïvement) que VMware continuerait à me laisser administrer le projet après avoir changé d'emploi ».

Dans un souci de pacification, Tim Fox a transféré la propriété du nom de domaine, le blog, le groupe sur Google à VMware. Il a également fait de même sur l'activité Vert.x sur GitHub. Il a précisé, « je ne suis plus l'administrateur de tout de ces éléments, même si je suis encore « apte » à gérer le groupe sur Google et d'engager des projets dans le cadre de Vert.x ».

Vers la création d'une fondation Open Source


Orienté web et développement, Vert.x s'appuie sur des programmes Open Source, comme l'interpréteur JRuby, la technologie réseau I/O asynchrone Netty, le langage Groovy, mais aussi les moteurs Mozilla Rhino JavaScript et Jython Python. Par ailleurs, le support des langages Scala et Clojure est prévu. Selon le site Vert.x, ce framework offre une exécution « très concurrentielle et avec des performances inégalées ». Tim Fox s'est déclaré « très préoccupé par la tournure des évènements » et ajoute que cela peut créer des incertitudes dans la communauté. « Pour l'instant, je vais continuer à diriger la communauté, du mieux que je peux au vue des restrictions, mais elle doit réfléchir sur ce que cela implique pour l'avenir de Vert.x et quelle est la meilleure façon d'aller de l'avant », souligne le responsable du projet.

VMware et Red Hat, quant à eux, temporisent l'affaire et annoncent dans une réponse conjointe qu'ils sont « en discussion active sur la meilleure façon de soutenir le projet », ont déclaré Mark Little, vice-président de Red Hat / JBoss et Alexis Richards, directeur senior chez VMware. « Nous avons discuté de différentes options, y compris s'il y a lieu de faire évoluer le projet vers la création d'une fondation Open Source, et nous aimerions beaucoup connaître l'opinion de la communauté », précise le communiqué. Les deux sociétés estiment que la présence de Tim Fox comme chef de projet demeure une composante essentielle de la réussite du projet. A suivre...