Taxer les courriels et les SMS, telle est l'idée d'un député européen français pour financer l'Union européenne. Alain Lamassoure, du groupe PPE-DE (Parti Populaire Européen), propose de profiter de la densité du trafic sur mobiles et sur Internet pour taxer les SMS (de 1,5 centime d'euros par envoi) et les mails (de 0,0001 euro). Cette suggestion, qui est totalement conditionnelle, fait l'objet de débats agités sur la toile depuis son annonce, hier. Sur le site de l'élu, certains se déchaînent et l'accusent notamment de vouloir « pénaliser le high tech ». Mais M. Lamassoure s'en défend en expliquant que ce sont les opérateurs qui reverseront les sommes à leur Etat membre et non les utilisateurs. Sur le site 01net il s'en prend même aux méthodes des opérateurs pour légitimer sa démarche. « On constate aujourd'hui que des opérateurs vendent un SMS 15 centimes alors que son coût réel est cinq fois inférieur. Les marges réalisées sont confortables», explique-t-il. Trouver des ressources propres L'objectif d'Alain Lamassoure, membre de la Commission des budgets et de la Commission temporaire des perspectives financières 2007-2013, est en réalité d'augmenter les ressources propres de l'Europe. Le budget de l'Union européenne repose sur ses « ressources propres », essentiellement les prélèvements agricoles et les droits de douane. Les droits de douane ont baissé, l'UE a donc dû faire appel à la contribution des Etats membres mais préférerait trouver des financements autonomes. L'idée d'Alain Lamassoure s'inspire de la taxe Tobin qui vise à taxer les transactions monétaires pour encourager le développement des pays émergents. Une inspiration qui pourrait être mal interprétée car taxer les mails et les SMS reviendrait à prélever une somme sur des actions totalement extérieures au domaine communautaire, une méthode qui prouverait le manque de ressources d'une Union européenne dont la politique est au un point mort. * le site d'Alain Lamassoure