Il y a quelques jours le CEO d’Intel, Lip-bu Tan, fraîchement nommé a donné quelques pistes pour redresser la société en proie à des difficultés financières. Il a parlé de se séparer des activités non essentielles du groupe et a indiqué qu’il travaillait avec l’administration Trump sur le développement des activités de fonderie aux Etats-Unis. Sur ce dernier point, Intel devrait recevoir le soutien du taïwanais TSMC. En effet, selon The Information citant des sources proches du dossier, les deux sociétés auraient signé un accord préliminaire pour créer une entreprise commune afin de prendre en charge la gestion des usines de fabrication de puces d’Intel aux Etats-Unis. Le média précise que TSMC détiendrait 20% de la co-entreprise, mais ne dit pas si Intel disposera seul des 80% restants. En début d’année, des rumeurs ont prêté à Broadcom, Qualcomm, AMD et Nvidia d’investir dans cette société commune.

Si cette information se confirme, l’entité ainsi créée prendrait le contrôle de plusieurs usines de fabrication de puces aux États-Unis. Le ministère du commerce, particulièrement préoccupé par les difficultés d’Intel, a milité depuis plusieurs mois pour ce type de partenariat afin d’assurer les capacités nationales de fabrication de puces jugée essentielle pour la sécurité du pays. Récemment, le CEO de TSMC, CC Wei a été reçu à la Maison Blanche pour annoncer une rallonge de 100 M$ d’investissement aux Etats-Unis. Ce plan va servir à construire deux usines spécialisées dans le packaging de puces (conditionnement et emballage) ainsi qu'un centre majeur de recherche et de développement, localisés en Arizona.

Des interrogations sur l'implication de TSMC dans les fonderies américaines d'Intel

Il reste encore plusieurs interrogations quant à la nature du partenariat Intel et TSMC. Ainsi, rien n’est indiqué pour savoir dans quelle mesure TSMC sera impliqué dans les fonderies américaines, dont la création coûte des dizaines de milliards de dollars. Il est probable que, selon les termes de l’accord, l’entreprise taïwanaise partagera certaines de ses méthodes de fabrication de puces avec Intel et formera ses employés à leur mise en œuvre. Pour autant, un tel rapprochement suscite des inquiétudes notamment sur le plan social. Certains craignent que cet accord entraîne des licenciements au sein d’Intel. Ce dernier a déjà supprimé 10 000 postes à la fin 2024.