Lancé le 19 avril dernier, le programme French Tech 2030 issu du plan France 2030 s’adresse à des « entreprises à haut potentiel de croissance » qui développent des technologies dans des secteurs clés comme la santé, l’énergie, l’automobile, l’aéronautique ou encore l’espace. Piloté par le Secrétariat général pour l’investissement, l’initiative « vise à retenir une centaine d’acteurs émergents de l’innovation afin de les faire bénéficier d’un accompagnement spécifique de tous les services de l’Etat et des territoires, coordonnés par la Mission French Tech » précise le Gouvernement. Les entreprises avaient jusqu’au 8 mai dernier pour candidater. Ainsi, après avoir reçu pas moins de 842 dossiers, 125 d’entre eux ont été finalement sélectionnés. Ce 14 juin, le Gouvernement a donc profité de l’événement VivaTech pour faire son show.
Si au départ, elles devaient n’être qu’une centaine, leur nombre a légèrement augmenté et c’est tant mieux, au vu de l’objectif de taille qui les attend. Car si elles ont eu le privilège d’être choisies, c’est avant tout pour porter haut le drapeau tricolore et « répondre à des enjeux de société et de souveraineté ». Elles sont ainsi réparties en six verticales : 14 % dans l’agriculture, 38 % dans la transition écologique, 19 % dans le numérique, 8 % dans les « nouvelles frontières » (entendre par là marines, spatiales, quantique), 2 % dans l’éducation et 20 % dans la santé. En outre, 52 % de la promotion est engagé dans la transition écologique. Soulignons que cette promotion compte 30 % de CEO femmes ou co-fondatrices, répondant ainsi à l’engagement Parité Tech initié par la Mission French Tech et le gouvernement. Enfin, preuve de leur maturité, 69 % des lauréats possèdent au moins une usine ou ont un projet d’usine, en France ou à l’international.
Les 125 lauréats de la première promotion French Tech 2030. (Crédit : Gouvernement)
Quantique, IA et IoT à l’honneur
Sans grande surprise, on retrouve de nombreuses entreprises déjà ancrées dans l’écosystème French Tech. Pasqal, par exemple, désormais bien connu dans le domaine du quantique, rejoint le programme. Pour rappel, l’entreprise construit des accélérateurs quantiques dans le but d'apporter un avantage pratique à ses clients, sur des problèmes concrets, en particulier dans la simulation et l'optimisation quantiques. A titre d’exemple, Pasqal travaille avec Thalès pour développer des capteurs et des communications quantiques. La firme peut ainsi concevoir et résoudre des problèmes d'optimisation liés à des cas d'utilisation réels très importants pour ses clients, tels que l'optimisation du trafic aérien ou la planification de missions spatiales.
Autre entreprise, cette fois-ci orientée intelligence artificielle, Dust. Co-fondé par un ancien ingénieur d'OpenAI et un ex-salarié d'Alan, la start-up surfe sur la vague de la souveraineté numérique. La jeune pousse utilise des modèles d’IA générative type LLM pour offrir une suite logicielle d'assistance personnalisée à ses utilisateurs B2B, notamment pour effectuer certaines tâches plus efficacement. Cela comprend des réponses ou suggestions textuelles précises et contextuelles destinées aux salariés afin que ces derniers évitent les tâches à moindre valeur ajoutée.
Attachée à la transition écologique, l’entreprise Rosi Solar veut « mieux produire en décarbonant notre société ». Basée à Grenoble, l’entreprise propose des solutions pour recycler et revaloriser les matières premières de l’industrie photovoltaïque. Ces technologies permettent de récupérer le silicium affiné et les autres métaux perdus lors de la production des cellules photovoltaïques et de la fin de vie des panneaux solaires. A l’horizon 2025, Rosi Solar vise une capacité de recyclage totale de 700 tonnes de silicium par an.
Un autre lauréat se penche sur la question de l’agriculture. Implantée à Lille, Sencrop conçoit et commercialise des stations météo de précision connectées à une application collaborative basées sur l’analyse du microclimat à partir de capteurs développés et produits en France. Le tout est associé à de l’imagerie et à des modèles de prévisions météorologiques et agronomiques dans le but de minimiser le nombre de traitements nécessaires pour combattre les maladies et ravageurs ainsi que d’optimiser les besoins en eau des cultures. A ce jour, Sencrop compte près de 25 000 stations commercialisées.
125 lauréats soutenus a minima durant un an
Les 125 acteurs émergents sélectionnés bénéficieront de l’accompagnement de la Mission French Tech pendant une durée minimale d’un an, renouvelable. Le programme leur apporte à la fois un accompagnement financier et extra-financier. Cela inclut les enjeux stratégiques des entreprises, tels que le développement international, le financement, le développement commercial (achat public et achat privé), le recrutement, l’implantation territoriale, la stratégie de propriété intellectuelle, de normalisation et de cybersécurité, les enjeux réglementaires, etc.
Pour mémoire, le président de la République Emmanuel Macron a présenté le plan d’investissement « France 2030 » en octobre 2021 doté de pas moins de 54 milliards d’euros. Ce plan est censé être « la réponse aux grands défis de notre temps, en particulier la transition écologique, à travers un plan d'investissement massif pour faire émerger les futurs champions technologiques de demain ».
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