Décidément, le monde de l’open source avance au rythme des conflits entre la communauté et les éditeurs(Elastic, MongoDB, Red Hat, Hashicorp,...). Dernier exemple en date, la suite de logiciels d'automatisation et de conformité des infrastructures, Puppet pourrait être forkée. Pourquoi une telle décision ? La raison se trouve dans l’annonce récente de Perforce, qui a acquis Puppet en 2022, de modifier l’usage de la licence open source de l’outil.

En novembre, l’éditeur a indiqué que les nouveaux binaires et paquets « développés par notre équipe » seront publiés uniquement dans un « emplacement privé, renforcé et contrôlé », à partir de début 2025. Les contributeurs de la communauté auront accès à ce dépôt privé sous réserve d'un accord de licence d'utilisateur final (EULA) « à des fins de développement ». Au-delà de 25 nœuds (clients sur lesquels des agents Puppet sont exécutés), l'utilisation nécessitera une licence commerciale. Perforce a beau expliqué que la licence Apache 2 reste inchangée, il va « ralentir la fréquence des livraisons de code source dans les dépôts publics ». En conséquence, Il sera plus difficile d'utiliser le code source ouvert de Puppet sans licence payante, en l'absence de binaires compilés officiels.

Un fork inévitable mais sans référence au nom Puppet

Ces modifications sont loin de faire l’unanimité et certains contributeurs estiment que le fork est inévitable, indique nos confrères de DevClass. Gene Liverman, qui a travaillé chez Puppet en tant qu'ingénieur en fiabilité de site entre 2017 et 2023, a indiqué « un fork doit arriver maintenant » et d’ajouter, « ceux d'entre nous qui ont suivi cela de près se sont rassemblés, ont déterminé qu'il n'y avait plus d'espoir de travailler réellement ensemble, et qu'il était temps d'aller de l'avant en conséquence ». De son côté, Antoine Beaupré précise dans un message, « nous ne sommes pas en train de forker Puppet, c’est Perforce qui est train de forker Puppet ». Il poursuit en soulignant que la stratégie de l’éditeur « est de prendre le code open source que nous avons utilisé, débogué, écrit, collaboré, regardé et déployé sur des milliers de machines, et d'en fermer l'accès à des clients payants ».

La mise en place d’un dérivé de Puppet est donc actée. Une première étape a été la création d’un dépôt GitHub appelé OpenPuppetProject, mais il ne contient pas encore de code. Le problème est que dans les discussions, on apprend que « Perforce a refusé de laisser utiliser le nom de manière explicite ». Plusieurs propositions de nom ont été lancées : Muppet, Manikin, Dolly, Openvox et OpenDCM.