Il y a parfois des anecdotes affligeantes qui permettent de préciser des points de droit, comme cette ahurissante affaire de droit du travail mettant en cause la société bordelaise de courtage de prêts AGL finances. La cour de cassation a ainsi validé la prise en compte par les tribunaux d'un email non-signé électroniquement.
Le président de l'entreprise a en effet licencié la plaignante le 7 septembre 2009 après l'avoir engagée en qualité de technicienne financière cinq mois plus tôt le 14 avril 2009, après débauchage chez Sofinco, et lui avoir interdit l'accès aux locaux de l'entreprise à compter du 6 août 2009. Avant de la licencier, le président avait exigé la démission de la plaignante dans un email particulièrement odieux (voir liens ci-dessous). Produit à l'audience prud'homale, il avait vu son authenticité contestée par l'entreprise attaquée sous le motif que l'email n'était pas signé électroniquement et donc que son origine et son intégrité n'étaient pas démontrées.
Or les tribunaux, y compris la cour d'appel de Bordeaux et la chambre sociale de la cour de cassation, ont validé la présence de cet email dans la procédure. En effet, l'email n'était pas un acte juridique mais un fait, dont la preuve peut être rapportée par tout moyen. Et les circonstances de la production du mail ont été jugées suffisantes par les tribunaux pour que son origine ne fasse pas de doute pour les juges. AGL Finances a donc été condamnée très lourdement (9 000 euros de dommages et intérêts) au regard de la faible durée du contrat de travail (quatre mois), la rupture étant actée dès le 6 août.
Un email sans signature électronique est bien considéré comme une preuve
5
Réactions
Une ahurissante affaire de droit du travail a permis à la Cour de Cassation de donner une certaine validité juridique aux e-mails sans signature électronique.
Newsletter LMI
Recevez notre newsletter comme plus de 50000 abonnés
Il aura donc fallu 4 ans de procédure.
Signaler un abusComment le tribunal a t-il jugé de la force probante de cet e-mail ? Il est facile de faire un faux e-mail et de l'imprimer pour l'apporter dans un dossier à un juge qui ne connaît pas bien le fonctionnement d'Internet ...
Signaler un abusAh oui, quand on lit l'email, on voit que tout ce que mérite ce "président" est de se faire licencier sans indemnités et de se faire, lui aussi, griller dans tout le secteur bancaire! On devrait publier un peu plus de choses de ce genre pour faire bouger le monde du management, car c'est un comportement de plus en plus courant de nos jours... Le management par la terreur. Tous des fous à lier.
Signaler un abusDésolé, le lien a été inséré dans le texte mais le voici
Signaler un abus"le président avait exigé la démission de la plaignante dans un email particulièrement odieux (voir liens ci-dessous)": il est où le lien ?
Signaler un abus