Les efforts mobilisés autour de l’informatique quantique s'organisent en Europe. Il faut aller vite pour bâtir des écosystèmes capables de rivaliser face à la puissance des ressources engagées par la Chine et les Etats-Unis. Une centaine d'acteurs du domaine viennent de lancer le Quantum Industry Consortium, QuIC, pour défendre les intérêts de l’industrie quantique à l’échelle européenne. Cette organisation, adoubée par la Commission européenne, a vocation à joindre ses forces à celles des autres initiatives sur le quantique dans l'UE. Le QuIC a tenu son assemblée générale ce 14 avril et élu à sa présidence Laure Le Bars, directrice de recherche chez SAP, ainsi que deux vice-présidents, Benno Broer, CEO de Qu&Co, et Thomas Strohm, chercheur et coordinateur des activités de technologie quantique chez Bosch. Le consortium rassemble deux tiers de PME et de start-ups, des grandes entreprises, des investisseurs, des organismes de recherche, des institutions académiques et différentes associations d’industriels.
Dans un billet, sa présidente Laure Le Bars souligne l’importance du rôle joué par l’Europe dans la recherche scientifique sur les technologies quantiques, en accueillant plus de la moitié des groupes de recherche académique dans ce domaine au niveau mondial. « En tant qu’industrie, le moment est venu de remplir notre obligation sociétale de transformer ces résultats scientifiques en applications pratiques de pointe des technologies quantiques », écrit-elle. Les prémices du consortium remontent à début 2020 lorsque le Quantum Community Network, l’un des trois organes directeurs de l’initiative européenne Quantum Flagship, a évoqué le besoin d’un organisme privé pour défendre les intérêts communs de l’industrie quantique européenne. La création du QuIC a été engagée par Thomas Strohm et par Tommaso Calaro, président du Quantum Community Network et responsable de la division Quantum Control au centre de recherche Jülich en Allemagne.
Feuilles de route stratégiques et besoins en formation
Aujourd’hui, l’industrie quantique en Europe comporte déjà plus de 250 entreprises et organisations de recherche qui déploient une large éventail de technologies et d’applications autour de l’informatique quantique, rappelle Laure Le Bars en mettant en évidence qu’un « facteur central du succès de cette industrie » reposera sur la capacité de ces différents acteurs à pouvoir s’organiser de manière appropriée. Ce groupe d’intérêt que constitue le QuIC va donc faciliter les interactions entre eux et faire le lien avec les institutions européennes.
Les statuts du consortium prévoient qu’il booste l’excellence en recherche, développement et innovation de l’industrie quantique en Europe et développe des feuilles de route stratégiques des objectifs. Mais aussi qu’il promeuve les produits et services et établisse un hub collaboratif. Il va également déterminer les besoins actuels et futurs de cette industrie en termes de compétences et de formation, s’engager dans des activités de pré-standardisation. Neuf groupe de travail ont déjà été formés l’an dernier sur ces sujets.
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