Crise de confiance passagère ou prise de conscience durable ? L'étude menée par Wavestone apporte un éclairage intéressant sur la mesure de l'impact du RGPD, un an après sa mise en oeuvre, sur les citoyens et les entreprises. Menée auprès de 3620 personnes originaires de Belgique, Chine, France, Allemagne, Royaume-Uni et Etats-Unis, la vie privée est maintenant considérée à 94% comme une préoccupation importante (en hausse de 19% par rapport à un sondage mené en 2016).
La prise de conscience semble donc bien réelle, mais elle s'accompagne d'une anxiété accrue. En effet, l'étude de Wavestone montre que 32% des sondés (37% pour les citoyens français) font moins confiance aux entreprises quant à l'utilisation faite de leurs données qu'il y a un an. De son côté, la Cnil et l'Ifop observent que 66% des Français se déclarent plus sensibles sur le sujet des données personnelles après un an de RGPD.
Les citoyens beaucoup plus offensifs, les entreprises doivent automatiser les process
Scepticisme ne signifie pas pour autant absence d'offensives. Un tiers des répondants de l'étude Wavestone avoue avoir déjà demandé à une entreprise de cesser de leur envoyer de la communication par email ou SMS. La moitié des sondés ont exercé ce droit l'an passé sans hésiter à se plaindre aux autorités de contrôle en cas de réponse non satisfaisante de l'entreprise. A noter qu'un tiers des sondés serait prêt à payer pour bénéficier d'une protection accrue de leurs données. Ce type de services est plus en vogue aux Etats-Unis et en Chine où 18% des citoyens ont déjà payé pour une protection supplémentaire. Ils ne sont que 5% en Europe. L'étude révèle également une appétence particulière pour l'anonymat. Cela passe par le développement des profils anonymes. 26% des sondés surfent en mode incognito et 47% suppriment les cookies.
Et les entreprises ? Depuis un an, beaucoup de sociétés ont fourni des efforts sur la protection de la vie privée. Mais elles sont confrontées à des difficultés pour assurer une conformité durable, notamment en raison de processus manuels et d'une perception de contrainte par les collaborateurs. Seulement 33% des entreprises interrogées dans un état des lieux mené par Wavestone en complément de l'étude, parviennent à garantir la suppression de l'intégralité des données d'un client dans le cadre d'un droit à l'oubli. De même seules 19% des organisations sont parvenues à automatiser la suppression des données à termes de leurs durées de conservation.
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