Le bras de fer entre Uber et l’Etat de Californie a tourné court. Les voitures autonomes du premier qui circulaient sans permis du département californien des véhicules à moteur ont été chargées sur des camions construits par Otto, une filiale d'Uber qui développe des camions autonomes. Comme l’a indiqué Uber dans un communiqué, ses camions ont quitté San Francisco dans la matinée. « Nos voitures ont été envoyées ce matin par camions en Arizona », a déclaré l’entreprise. « Grâce à l'appui du gouverneur Ducey, nous pourrons poursuivre les tests de notre système de pilotage dans les semaines qui viennent ». Uber a également publié une série de photos pour la presse dans lesquelles on peut voir les camions quitter la ville avec leur chargement, un affront très public à la ville et à l’Etat de Californie, berceau de l’entreprise de services.
Contraint d’interrompre ses essais à San Francisco, Uber a chargé dès le 22 décembre ses véhicules autonomes sur des camions pour les expédier vers l’Arizona voisin. (Crédit : Uber)
Les voitures circulaient dans les rues de San Francisco depuis une semaine seulement quand l’interdiction a été prononcée. Depuis le début des essais, Uber était en litige avec le Département des véhicules à moteur (DMV) de l'État de Californie. Ce dernier réclamait à Uber une licence de circulation spéciale pour tester ses véhicules autonomes. Pour Uber, ses voitures ne sont pas très différentes des véhicules Tesla équipés de la technologie avancée de guidage sur route. À la fin de la semaine dernière, l'État de Californie a menacé Uber d’une action en justice si elle refusait de retirer ses voitures de la voie publique. Mercredi, Uber a été forcé de mettre fin à ses tests, le DMV ayant annulé les immatriculations de tous ses véhicules. D’ailleurs, aucune des images distribuées jeudi par Uber ne montre les plaques d'immatriculation des véhicules.
Le gouverneur de l'Arizona, Doug Ducey, a profité de la décision d'Uber pour donner une petite leçon à la Californie. « L'Arizona accueille les véhicules autonomes d’Uber les bras ouverts et nos routes leurs sont grandes ouvertes », a-t-il déclaré dans un communiqué. « Contrairement à la Californie, qui freine l'innovation et le changement en renforçant la bureaucratie et les réglementations, l'Arizona ouvre la voie aux nouvelles technologies et aux nouvelles entreprises ». La réglementation en vigueur en Californie à laquelle le gouverneur fait référence ne coûte pas grand-chose, et les licences sont peu onéreuses, mais elle exige que les entreprises déclarent systématiquement les incidents ou les accidents impliquant leurs véhicules autonomes. Or ces rapports sont publiés en ligne, et ils peuvent nuire à l’image de l’entreprise, peut-être ce que Uber voulait éviter.
Obligation de rendre les accidents publics en Californie
L’Arizona n’impose aucune règle particulière pour les véhicules autonomes et ne demande pas de rapports d'incidents en dehors des règles en vigueur pour tous les accidents de la route, comme l’a précisé le DMV de l'état à IDG NS. « En Arizona, les véhicules autonomes sont soumis aux mêmes règles que les autres véhicules et rien dans la loi de l'État n’empêche de tester des véhicules autonomes », a déclaré le Département des véhicules à moteur. Mercredi, Uber a quand même fait savoir qu'il restait « engagé à 100 % en Californie et qu'il redoublera d'efforts pour élaborer des règles applicables à l'échelle de l'État ». Et d’après le DMV de Californie, Uber serait prêt à demander une licence pour relancer ses essais dans l'état.
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