Non, Twitter n'est pas sur le point d'être racheté par Google, contrairement aux rumeurs qui ont circulé la semaine dernière. Inondé par les mails interrogatifs, Biz Stone, co-fondateur du site de micro-blogging, est sorti du silence vendredi dernier afin de mettre les points sur les i. Dans un billet de cinq phrases à peine (mais plus de 140 caractères, contrairement au principe des 'tweets') il précise que le but de Twitter est de construire une société « rentable » mais aussi « indépendante ». A propos d'éventuelles transactions avec Google il indique qu'il n'y a « rien de surprenant à ce que Twitter engage régulièrement des discussions avec d'autres sociétés sur des sujets variés », sans apporter davantage de détails sur les thèmes abordés. Biz Stone n'exclut donc pas formellement une collaboration ou un partenariat entre les deux sociétés. Rumeurs ou pas, Twitter attire les convoitises. Au mois de septembre dernier Twitter avait déjà refusé une offre de rachat de Facebook, qui en proposait pourtant 500 M$. Créé en 2006, Twitter permet aux utilisateurs de poster des messages de moins de 140 caractères. Parfois dénués d'intérêt pour la communauté, ces messages peuvent se transformer en pépites pour l'actualité. Le site regorge en effet d'informations concrètes et exploitables, comme ont pu le montrer les événements qui se sont déroulés à Bombay en décembre 2008. Des utilisateurs de Twitter avaient alors publié des milliers de messages sur le site, depuis leur téléphone portable, permettant ainsi aux internautes de suivre les événements quasiment en temps réel, voire même d'aider les secours à porter assistance aux victimes. Pour Google, dont le moteur de recherche est capable d'indexer des informations datant de quelques minutes, Twitter apporterait une dimension en temps réel à ses requêtes. D'après Greg Sterling, analyste chez Sterling Market Intelligence, « cette capacité à capturer le flux des tweets devrait constituer un important développement des médias sociaux ». Pour Karsten Weide, analyste chez IDC, Twitter pourrait en outre apporter à Google du trafic supplémentaire. Selon lui, le micro-blogging est en passe de devenir un nouveau canal de communication en ligne, au même titre que le mail ou la messagerie instantanée. Ne pas reproduire l'erreur de Google avec Youtube Néanmoins, les analystes ne s'attendent pas à l'annonce d'un rachat dans les semaines à venir. Pour le géant du Web, il n'y a pas urgence. D'une part « Twitter n'est pas un Google-killer », comme l'indique Greg Sterling et, d'autre part, les deux sociétés ont d'autres chats à fouetter, à savoir affronter la crise. Google, toujours bénéficiaire, se voit contraint de réduire les coûts et même de fermer certaines de ses activités, à l'instar de Jaiku, un site spécialisé dans les messages instantanés en provenance de mobiles - exactement comme Twitter. Quant à Twitter, bien que populaire, il est toujours à la recherche d'un modèle économique lui permettant de générer des recettes. Racheter Twitter en ce moment reviendrait donc, toujours selon les analystes, à reproduire l'erreur commise par Google lors de l'acquisition de YouTube, en octobre 2006, pour un montant de 1,65 Md$. Si le site de partage de vidéos rencontre un franc succès auprès des internautes, il n'a toujours pas trouvé le moyen de monétiser son audience. Biz Stone a également profité de son billet pour indiquer que Twitter était en plein développement et recrutait une quinzaine de personnes pour accompagner son évolution. Tous les postes à pourvoir sont basés à San Francisco. Twitter emploie actuellement trente personnes.
Twitter veut garder son indépendance face à Google
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