La baisse des ventes de PC au deuxième trimestre a eu un impact marqué sur les résultats des fabricants de semi-conducteurs. Après Intel, qui a vu son chiffre d'affaires reculer de 5 % durant cette période, c'est au tour d'AMD de publier des résultats décevants. Le chiffre d'affaires trimestriel de la firme de Sunnyvale est en effet passé sous la barre du milliard de dollars à 942 M$, soit 35 % de moins qu'au second trimestre 2014. Quant à ses pertes nettes, elles s'élèvent à 181 M$, après avoir été de 36 M$ un an auparavant.
Les plus grosses difficultés d'AMD proviennent de sa branche Computing and Graphics (processeurs et puces graphiques). Au second trimestre 2015, son chiffre d'affaires s'est replié de 54% à 379 M$. Cette activité accuse 147 M$ de pertes opérationnelles.
Les processeurs pour serveurs et consoles souffrent aussi
La part la plus importante du chiffre d'affaires global d'AMD est générée par sa branche Enterprise, Embedded and Semi-Custom (EESC). Celle-ci regroupe, notamment, les processeurs pour serveurs et consoles de jeux produits par AMD. Au second trimestre 2015, elle a dégagé 563 M$ de revenus (-8%). Sa rentabilité opérationnelle a considérablement baissé, passant à 27 M$ entre avril et juin derniers contre 97 M$ au deuxième trimestre 2014.
«La croissance séquentielle du chiffre d'affaires de la branche EESC (+13% entre les premier et second trimestres 2015) et notre activité avec le channel n'ont pas suffi à relever les défis à court terme auxquels fait face notre activité de fourniture de processeurs pour PC. Nos ventes aux OEM souffrent du fait que ces derniers font eux-mêmes face à la baisse des achats d'ordinateurs, explique Lisa Su, la CEO d'AMD. Nous continuons néanmoins de poursuivre notre stratégie à long terme. Elle vise à développer des gammes leaders de circuits graphiques et processeurs pour PC qui nous permettront de réaliser une croissance rentable sur nos marchés cibles. »
Une dette de plus de 2 Md$
AMD a essayé d'anticiper le déclin du marché du PC en développant des composants semi-personnalisés incluant les puces (CPU et GPU) destinées aux deux consoles de jeux les plus vendues. Elles n'ont toutefois pas le potentiel commercial des processeurs pour PC et des puces graphiques. L'évolution des ventes de ces derniers produits va désormais déprendre de l'impact qu'aura l'arrivée de Windows 10 sur les volumes d'ordinateurs commercialisés. Mais si Intel peut absorber une baisse des ventes de processeurs pour PC en comptant sur ses revenus issus du marché des serveurs, AMD, lui, ne le peut pas. Il en paye aujourd'hui le prix.
Face aux derniers résultats publiés par AMD, les observateurs du marché doivent de nouveau se demander si l'entreprise est viable à long terme. Le fondeur bénéficie bien d'une trésorerie de 829 M$, qui n'était encore que de 677 M$ au premier trimestre 2015. Mais l'entreprise a également à supporter une dette totale de 2,27 Md$.
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