Le système HPC chinois Tianhe-2, qui culminait depuis plusieurs trimestres au sommet du Top500 en qualité de supercalculateur le plus puissant au niveau mondial, vient de se faire doubler par un autre système chinois. Répondant au nom de Sunway TaihuLight, ce dernier peut calculer 93 millions de milliards d’opérations en virgule flottante par seconde, soit 93 petaflops, selon les résultats du benchmark Linpack. Le 47e classement Top500, tout juste publié, indique également sa puissance théorique : 125,4 pétaflops. Il s’agit d’un système de recherche installé dans le centre national de supercomputing de Wuxi.
Le TaihuLight présente en outre une autre caractéristique permettant à la Chine de s’enorgueillir de la performance : contrairement au Tianhe-2 qui utilisait des puces Intel, le TaihuLight repose uniquement sur des processeurs chinois. Et cela ne s’arrête pas là. Un rapide décompte opéré sur la 47ème édition du Top500 montre que la Chine a dépassé cette fois les Etats-Unis en nombre de systèmes HPC classés avec 167 supercalculateurs contre 165 pour les Américains. Le TaihuLight utilise 40 960 processeurs SW26010 conçus et fabriqués par les Chinois, chacun comportant 260 cœurs, soit un total de 10 649 600 cœurs. Par comparaison, le Tianhe-2, qui dominait le Top500 depuis juin 2013, affiche une puissance de 33,9 pétaflops et recèle 260 000 processeurs Xeon E5-2692v2 d’Intel ayant chacun 12 cœurs à 2,2 GHz pour un total de 3 120 000 cœurs.
10 systèmes français au classement contre 5 il y a 6 mois
Concernant le reste du classement, les Etats-Unis conservent la 3ème et 4ème places suivis d’un système japonais à la 5ème place. En 8ème position se trouve le Piz Daint du centre national de supercomputing de Lugano (Suisse) qui précède le HLRS situé à Stuttgart. Le Pangea du groupe pétrolier français Total arrive bien en 11ème position. En mai dernier, il avait revendiqué la première place des supercalculateurs mis au point par des industriels. Basé sur un système SGI, il affiche une puissance de 5,2 petaflops et figurait en novembre dernier à la 32ème place du Top500. Juste avant lui, la 10ème place du 47ème Top500 est occupée par le Shaheen II, un Cray XC40 installé à l’Université de Sciences et Technologies King Abdullah, en Arabie Saoudite.
Le 2e supercalculateur français de la liste se trouve en 40e position. Il s’agit du Prolix de Meteo France (2,16 petaflops). Le Tera-1000-1 du CEA (Commissariat à l’Energie atomique) arrive quatre places plus loin avec 1,87 petaflops. Le Top500 de juin 2016 compte 7 autres supercalculateurs français, soit un total de 10 contre 5 seulement en novembre 2015. Huit d’entre eux sont basés sur des systèmes Bull du groupe Atos. En dehors de ceux déjà cités, on trouve l’Occigen - Genci/Cines (53e), le Sid - Atos (61e), le Curie thin nodes - CEA/TGCC-Genci (62e), le Diego - Atos (71e) et le Tera-100 du CEA (84e). A la 81e place figure par ailleurs le Turing - CNS/IDRIS-GENCI, basé sur un système IBM.
Le système australien C01N de Tulip Trading est sorti du Top500
Dans ce Top500 daté de juin 2016, on ne trouvera plus en revanche le système australien C01N de Tulip Trading fabriqué par Supermicro/SGI qui se trouvait il y a un an à la 15ème place. Supposé être construit par Craig Wright qui s’est désigné en mai dernier comme le créateur du bitcoin (ce qu'il n'a pas pu prouver), il était entré dans le classement à la 64ème place en novembre 2014, avant de grimper dans le Top20 suite à la revendication d’une mise à jour. « Lorsque nous avons commencé à avoir des doutes, nous avons cherché à vérifier son existence de façon indépendante, ce que nous n’avons finalement pas pu faire », a indiqué Erich Strohmaier, l’un des auteurs du Top500, dans un mail à nos confrères d’IDG News Service. Le système devrait être supprimé des précédentes listes comme il l’a été de celle de novembre 2015 en mai dernier.
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