Les premiers pas de Threads de Meta sont plus qu’encourageants. Lancée dans plusieurs pays, l’app a généré « plus de 10 millions d’inscriptions en 7 heures », selon Mark Zuckerberg, CEO de Meta, sur son propre compte Threads. Le programme disponible sur le Play Store d’Android et l’App Store d’Apple exige de disposer d'un compte Instagram et se pose clairement en concurrent de Twitter.
On retrouve d’ailleurs les codes et le design épuré du site de microblogging. Les utilisateurs publient des messages, suivent des comptes et des fils de discussion. Pour se démarquer de son homologue à l’oiseau bleu, Threads propose des messages de 500 caractères contre 280 pour Twitter et d’intégrer des vidéos de 5 minutes en complément des liens et des photos. L’intégration avec Instagram est puissante et facilite la création rapide d’une communauté de personnes à suivre. Des améliorations et des évolutions devraient bien entendu arriver au fil du temps. Meta prévoit par exemple des passerelles avec d’autres services comme Mastodon en soutenant ActivityPub le standard du W3C sur les réseaux sociaux décentralisés ou vers Tumblr.
Un bon timing, mais une absence en Europe
Pour Threads, en gestation depuis 2019, les choses se sont accélérées début 2023 avec des tests plus poussés. Meta a aussi regardé de près l’évolution de Twitter depuis son rachat par Elon Musk. Ce dernier a licencié beaucoup de personnel, installé des comptes payants et renégocié son contrat avec Google Cloud. Récemment, le milliardaire a décidé sans avertissement de limiter le nombre de messages vus en raison, officiellement, du scrapping des start-ups en IA. Autant de turbulences qui offrent à Meta un « bon timing » pour lancer son application concurrente à Twitter. Le groupe de Mark Zuckerberg s’attend à avoir des dizaines de millions d’utilisateurs le premier mois.
Reste encore une épine dans le pied de Mark Zuckergerg, l’Union européenne. Si Threads est disponible dans une centaine de pays, elle n’est pas accessible aux utilisateurs de l’Union européenne (à moins de contourner cette limitation). La firme américaine n’a pas soumis son application à la CNIL irlandaise (qui fait office de guichet unique pour l’ensemble des États membres) craignant d'être retoquée sur le traitement des données personnelles. La dernière décision de la Cour de justice de l’Union européenne concernant le profilage des données au regard du RGPD a certainement joué dans la balance. Il faudra donc attendre encore un peu pour que les Européens puissent eux aussi succomber aux charmes de Threads.
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