Speedify est un VPN bizarre. Il ne se contente pas de connecter l’utilisateur à un serveur. Il essaye aussi de faire en sorte que son accès à lnternet soit aussi optimal que possible quand il est connecté. En tout cas, c’est l’une des promesses de Speedify 10 livrée en juin 2020 par l'entreprise. Comme précédemment, Speedify met d’abord en avant le basculement transparent d'un réseau à l'autre. Cette fonction intéresse surtout les téléphones portables qui peuvent démarrer un appel vidéo en WiFi et le poursuivre en 4G quand le réseau sans fil n’est plus accessible. Comme c’était le cas auparavant, la fonction est fiable et peut intéresser tous ceux qui sont amenés à naviguer en permanence d'un réseau à l'autre.
Une connexion active dans Speedify 10. L’écran de l’application permet de voir un grand nombre d’informations en même temps. (Crédit : IDG)
Speedify utilise également ce que l’entreprise appelle le « channel bonding », une fonctionnalité qui réunit plusieurs connexions Internet pour offrir une meilleure bande passante, soit du WiFi et de l’Ethernet, soit du WiFi et un réseau 4G. De plus, Speedify 10 surveille activement les flux en temps réel afin de hiérarchiser les flux de données, par exemple un appel Zoom ou Skype, la diffusion d'un flux en direct ou les jeux. Quand il détecte l’un de ces flux, Speedify donne la priorité au trafic. L'approche de Speedify est intéressante, même si la surveillance active soulève quelques questions en termes de protection de la vie privée et de suivi de l’activité de l’utilisateur sur son appareil.
Speedify 10 a adopté une interface de type mobile, tant sur le bureau que sur les téléphones. Sous Windows, Speedify se présente par défaut sous forme de panneau unique dans lequel il affiche un tas d'informations en même temps. En haut, il indique le serveur VPN auquel l’utilisateur est connecté, et en dessous, l’usage de la bande passante. Cette section comporte également des onglets pour la latence et la perte de paquets que l’on est libre d’afficher ou pas. En dessous de l’information sur la bande passante, l’utilisateur peut voir le nom du (ou des) réseau(x) auquel (auxquels) il est connecté. Dans une autre section, Speedify montre les flux actifs auxquels il donne la priorité, s'il y en a. L’écran comporte aussi une section pour les statistiques informant sur la quantité de données cryptées par le VPN, sa vitesse de téléchargement maximale et sa vitesse de chargement maximale. Encore une fois, ce panneau permet de voir un tas d’informations. Un clic sur l'icône du « menu hamburger », permet de voir les paramètres de Speedify. Les paramètres clés se trouvent en bas de la liste, comme les paramètres du mode « bonding » sur lesquels s’appuie Speedify pour gérer la connexion en fonction des activités de streaming prioritaires, de la vitesse ou de la redondance. Il est également possible, dans cette section, de désactiver le paramètre « Se connecter au démarrage ». Les utilisateurs avancés pourront aussi y modifier certaines options.
Option curieuse
Chose très inhabituelle : dans les paramètres de Speedify, une option permet de désactiver le cryptage. C’est pourtant, le premier intérêt d’un service de VPN. Mais le cryptage peut aussi ralentir les performances. Les utilisateurs qui le souhaitent peuvent désactiver le cryptage du VPN afin de profiter de la fonction de « bonding » de Speedify sans avoir à se soucier des ralentissements éventuels. La désactivation de ce cryptage ne les privera pas du TLS (https) sur les sites web qu'ils visitent, mais les données circulant entre le PC et le serveur VPN ne seront plus cryptées. Speedify offre également une protection contre les fuites de DNS, un « kill switch » Internet, ainsi qu'une fonction de contournement pour Netflix, Disney+, HBO et Hulu appelée « Bypass ». La fonction de contournement permet de s'assurer que le trafic de diffusion vidéo en continu ne passe pas par le VPN, car les services de diffusion en continu, en particulier Netflix, bloquent tout streaming à partir d’une connexion VPN.
Liste des pays en mode plein écran dans lesquels Speedify 10 possède des serveurs. (Crédit : IDG)
Si le panneau unique ne plait pas à l’utilisateur, celui-ci peut toujours élargir la fenêtre pour afficher la majorité des options, y compris les paramètres, et voir l’ensemble dans une seule fenêtre. Mais dans ce cas, la navigation devient moins intuitive. Par exemple, en cliquant sur l'option serveurs située désormais dans la partie gauche, on peut choisir sa localisation. Mais pour revenir au tableau de bord, il faudra cliquer sur l'option « Tableau de bord », moins évidente, également située dans la partie gauche. Il n'y a pas de bouton « retour » ou de bouton « connecter » pour se connecter au serveur de son choix. C'est un peu bizarre, mais c'est gérable une fois que l’on a compris comment ça marche. Par défaut, Speedify se connecte au meilleur serveur possible le plus proche de l’utilisateur, et il ne semble pas proposer d’option pour suspendre cette connexion automatique. Si l’on souhaite choisir une connexion dans un pays spécifique, on peut le faire en cliquant sur le serveur actif en haut de la fenêtre. La liste des 34 pays de Speedify apparaît alors. Chaque pays permet également d'accéder à un emplacement plus régional, par exemple un serveur à New York ou dans le New Jersey, dans le cas d’une connexion américaine.
Speedify fonctionne sous Windows, Mac, Android, Linux et iOS. Trois options d’abonnement sont disponibles pour le service : 72 dollars HT, pour un abonnement d’un an ; 95,76 dollars HT pour un abonnement de deux ans et 107,64 dollars HT pour un abonnement de trois ans. Il est également possible de souscrire un abonnement d’un mois pour 10 dollars HT. Speedify propose aussi une formule Famille qui permet à cinq personnes d’utiliser le même compte. Le coût de cet abonnement varie de 14,95 dollars HT pour un mois à 162 dollars HT pour trois ans. Enfin, Speedify propose un service Teams pour les entreprises. Le tarif de ce service dépend du nombre de membres de l’équipe. Le service permet à chaque utilisateur de connecter jusqu'à cinq dispositifs simultanément.
Grâce au split-tunneling, le mode « Bypass » de Speedify 10 permet de contourner le blocage de Netflix et d'autres services de streaming. (Crédit : IDG)
Performance
Dans leurs tests, nos confrères de PCWorld ont utilisé les paramètres par défaut de Speedify, dont la fonction de « channel bonding », et selon eux, les vitesses étaient impressionnantes. Parmi les tests de VPN qu’ils ont effectués, Speedify ne donne pas les meilleurs résultats, mais les vitesses étaient très bonnes. Dans l'ensemble, en utilisant cinq pays différents pendant trois jours de test, le VPN a maintenu une moyenne de près de 44 % de la vitesse de base. Pour toutes les localisations, le niveau des vitesses était à deux chiffres, avec quelques variations. Mais dans l'ensemble, le résultat était bon.
Anonymat, vie privée et confiance
Par rapport à d’autres services, Speedify enregistre les logs. Il ne suit pas l’activité de l’utilisateur sur le web, mais il enregistre le nom de son réseau WiFi, son adresse IP, l'identifiant de son appareil, les heures de début et de fin de session, et la quantité de données utilisées. Ces informations sont conservées pendant six mois. Speedify accepte les paiements par carte de crédit, PayPal et Amazon Pay. Les paiements en cash ou en cryptomonnaies ne sont pas possibles. Speedify est la propriété de Connectify, une société basée à Philadelphie (Pennsylvanie). Le CEO est Alex Gizis, la présidente est Bhana Grover et le directeur technique est Brian Prodoehl.
Conclusion
Speedify 10 offre de très bonnes vitesses de connexion, des prix corrects, mais il fait moins bien que d’autres services pour ce qui est des politiques de protection de la vie privée. L’affichage des informations sur un écran unique est très complet, mais si l’on étend cet affichage pour avoir une meilleure ergonomie, la navigation devient difficile. Nos confrères d’IDG sont satisfaits de leur expérience avec Speedify. Et si la vitesse sur un réseau privé virtuel (VPN) est votre priorité, alors ce service mérite votre attention. Par contre, selon eux, toute personne plus regardante sur la protection de la vie privée devrait aller voir ailleurs.
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