Samsung a commencé à livrer ses derniers Galaxy S6 à la presse. Pour notre confrère JR Raphaël de Computerworld, « le Galaxy S6 edge est tout simplement magnifique : il est beau et regorge de technologies de pointe. Et l’on peut dire qu’il est vraiment impressionnant ». À part son écran incurvé qui lui donne une allure encore plus étonnante, l’edge est rigoureusement identique au S6. Et l’un des grands changements vient du choix des matériaux. Samsung a remplacé le plastique des modèles précédents par un cadre métallique et un dos en verre comme Sony avec son Xperia Z3. Ensuite ni le Galaxy S6, ni le Galaxy S6 Edge ne sont résistants à l'eau et ils sont tous deux dépourvus de slot pour carte microSD, bien pratique pour étendre la capacité de stockage . Enfin, leur batterie n’est pas remplaçable. Des détails qui risquent de décevoir certains fans des versions S précédentes.
L'écran du Galaxy S6 edge est incurvé sur les deux bords.
Sur le papier et en photo, « le Galaxy edge S6 est sans aucun doute possible, un ‘must have’ ». Mais, après l'avoir utilisé pendant plusieurs jours en même temps que le S6 classique, il n’en est plus aussi convaincu. Le Galaxy S6 edge coûte environ 150 euros de plus que le S6 « normal », et on retrouve plus ou moins cet écart dans les offres opérateurs avec abonnement. Selon l’opérateur et le type d’abonnement, il faudra débourser autour de 300 euros avec un engagement sur deux ans et autour de 850 euros sans abonnement pour le modèle de base en 32 Go de mémoire.
Quand la forme nuit à l’usage
Sans trop simplifier, on peut dire que le Galaxy S6 Edge est un Galaxy S6 dont l’écran décline subtilement sur les côtés au lieu d’être plat. C’est à la fois très impressionnant sur le plan visuel et donne aussi le sentiment d’une incroyable prouesse technologique. Mais en pratique, cela n’ajoute pas beaucoup de valeur et ce choix de design rend le téléphone plus difficile à utiliser. « Le problème c’est que la forme n’est pas adaptée à l’usage », estime notre confrère. Tout d'abord, l'écran incurvé du edge empiète sur une bonne partie de la coque du téléphone. Les bords sont fins et le téléphone, plus difficile à tenir en main. Ce qui n’est pas le cas du S6 classique.
Les texte glissent sur le coté incurvé de l'écran et perdent en lisibilité.
Cette prise en main incertaine a aussi un impact sur l'interaction avec le téléphone : lorsqu’on lit du texte sur l'edge, on remarque souvent qu’une partie des mots « glisse » dans les zones courbes du verre et devient plus difficile à lire que sur un écran plat habituel. Et il se passe la même chose avec les photos et les vidéos. De l’avis de JR Raphaël, « après avoir regardé plusieurs heures des contenus sur le Galaxy edge, on est presque soulagé de retrouver l'écran plat du S6 ! ».
Et ce n’est pas juste un problème visuel : l’écran incurvé du Galaxy S6 edge rend aussi la frappe plus difficile. Les boutons et les touches « coulent » dans les parties inclinées de l'écran, et l’on a du mal à taper au bon endroit. C’est encore plus évident quand on utilise le clavier virtuel du téléphone : certaines portions de lettres disparaissent dans la partie courbe, et la saisie de texte devient laborieuse et peu naturelle.
De nouvelles fonctions… peu utiles
Samsung livre une belle moisson de nouveautés qu’il a réservées exclusivement au Galaxy edge. Mais on dirait que le constructeur a eu du mal à trouver les bonnes fonctions pour justifier son choix d’écran incurvé. Il y a une grande différence entre ce modèle et le Galaxy Note Edge sorti l’an dernier, où la partie courbe de l'écran a été limitée à un seul côté de l'appareil qui conserve toujours une taille conséquente, et son design reste très pertinent à l’usage.
Quand l'écran du edge est allumé, la seule action possible consiste à faire apparaître une pile de contacts sur l’écran d'accueil en glissant les doigts sur le bord. On peut ainsi voir les appels ou les messages manqués de contacts sélectionnés et éventuellement appuyer sur l'une des fiches pour appeler, envoyer un texto ou un courriel directement. « On pourrait faire exactement la même chose avec n’importe quel widget ! », fait valoir notre confrère. Et on pourrait même faire exactement la même chose aussi sur un téléphone traditionnel. Car le fait que l’écran soit incurvé n'a rien à voir avec la fonction elle-même.
Des fonctions gadgets
Quand l'écran du edge est éteint, en glissant le long de la partie courbe de l'écran, on active une petite barre qui affiche les notifications en cours et en fonction des options choisies, on peut aussi voir des infos météo et des news. « C’est une façon étrange de consommer ce genre de contenu, alors qu’en allumant l’écran on pourrait voir ces informations rapidement dans un format assurément plus lisible », estime encore JR Raphaël.
Des messages sont diffusés sur le coté incurvé de l'écran quand le mobile est en veille.
Enfin, l’edge peut afficher l’heure sur un petit bord de l'écran pendant que celui-ci est éteint. Et quand on place le téléphone à l’envers sur une table, la partie courbe de l'écran s’illumine discrètement si on rate un appel ou un message. « On ne pas dire non plus que cette fonction soit essentielle », ajoute encore notre confrère.
Une même base hardware
Ainsi, mis à part l’écran courbe et les fonctions associées, l’edge est identique au S6 : même hardware, mêmes logiciels (Android Lollipop et surcouche maison) et mêmes performances. À savoir, un processeur huit cœurs Exynos (ARM 64 bits gravée en 14 nm), 32, 64 ou 128 Go de stockage flash et 3 Go de RAM. Par rapport au Galaxy S5, la taille de l'écran ne change pas, soit 5,1 pouces, mais la résolution passe en 1440 x 2560 pixels, une qualité dite QHD Pour ce qui est de la photo, Samsung a doté ses S6 d’un capteur de 5 mégapixels à l’avant et de 16 mégapixels à l’arrière. Le constructeur en a aussi profité pour améliorer la stabilisation optique de l’image, la fonction HDR (High Dynamic Range) et la prise de vue en basse lumière. Une fonction d’ouverture rapide permet également aux utilisateurs d'accéder directement à l'appareil photo depuis n’importe quel écran en double-cliquant sur le bouton « Accueil ».
Le sud-coréen a aussi intégré la recharge sans fil à ces modèles. Auparavant, il fallait acheter – comme chez Sony - une coque spéciale pour profiter de la fonction. La recharge fonctionne avec n’importe quel chargeur sans fil compatible avec les normes WPC et PMA. Le temps de charge a été raccourci : selon Samsung, une recharge de 10 min avec un chargeur mural offre une autonomie de quatre heures. Précisons que la batterie livrée avec ces terminaux mobiles affiche une capacité de 2 600 mAh et que le système de recharge rapide sur secteur du Galaxy Note 4 est repris sur les deux S6.
En conclusion
En apparence, le Galaxy S6 Edge a une sacrée allure. Mais entre la forme qui ne permet pas une prise en main optimale et les bizarreries d’affichage, il faut accepter beaucoup de sacrifices. « Par conséquent, aussi tentant que cela puisse paraître, je ne recommanderai pas ce terminal à la plupart des gens », déclare pour finir JR Raphaël. Finalement, « dans l’ensemble, le S6 classique s’avère plus pertinent à l’usage », affirme notre confrère. (Nous publierons bientôt un test du Galaxy S6).
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