Sur le marché des processeurs milieu de gamme taillés pour le quotidien et le gaming, l’Intel Core i5-10600K (286€) tire son épingle du jeu avec des performances étonnantes grâce à son coefficient multiplicateur débloqué, ses six coeurs et ses 12 threads. Cette puce de 10e génération, qui repose sur l’architecture Comet Lake S, reste toutefois gravée en 14nm et accueille le même GPU intégré UHD 630 que la génération précédente. La plate-forme Comet Lake S nécessite une carte mère avec un chipset Intel 400 supportant le socket LGA 1200 capable de tolérer une puissance TDP grimpant à 125 watts sur le 10600K. Pour ce test, nous avons utilisé une carte mère Z490 taillée pour l’overclocking, à savoir l’Asus ROG Maximus XII Extreme (997€), qui nous servira également pour le test de l’Intel Core i9-10850K à venir. Très bien finie avec des ports Ethernet 2,5 et 10 Gb, cette carte mère gère automatiquement l'overclocking. La fréquence a pu monter et se stabiliser à 4,9 GHz (+21%) - et même 5,1 GHz en poussant un peu en désactivant l'hyperthreading - lors de nos tests avec un bon refroidissement liquide (NZXT Kraken Z63). Les fréquences d’usine sont calées à 4,1 GHz en mode normal et 4,8 GHz en mode turbo et ce sont celles que nous avons utilisées pour nos benchmarks réalisés avec une carte graphique MSI Geforce RTX 2080Ti (12 Go), 32 Go de DDR4 et un SSD Sabrent Rocket NVMe PCIe 4 de 2 To. Pour le comparatif avec la puce AMD Ryzen 5 3600x, nous avons utilisé une une carte mère Asus TUF Gaming X570-Plus/WiFi (socket AM4) avec un système de refroidissement liquide Be Quiet, 32 Go de RAM (DDR4 3600 MHz), la même carte graphique RTX 2080 Ti et un NVMe PCIe 4 de 2 To. Une configuration déja utilisée pour notre test de la puce AMD Ryzen 7 3800xt. Le processeur a simplement été changé.
Intel fournit désormais beaucoup plus d'informations sur les capacités de turbo boost de ses dernières puces. Avec cette génération, le fondeur a considérablement remanié le Turbo Boost Max Technology 3.0, qui a fait ses débuts en 2016 avec les processeurs Extreme Broadwell-E, puis avec les puces de bureau Cascade Lake-X . Avec ces deux familles de puces, l'algorithme Turbo Boost Max Technology 3.0 sélectionne un seul noyau dit «privilégié» capable de supporter une montée en fréquence. Au sein de la famille de puces Comet Lake, la même technologie sélectionne non pas un, mais deux cœurs capables de supporter un overclocking sans augmentation de la tension électrique. L'une des fonctionnalités les plus intéressantes des Comet Lake est la possibilité de désactiver l'hyperthreading par cœur. Le désactiver sur les cœurs qui ne sont pas utilisés permet un contrôle plus fin. Le point le plus important restant la consommation électrique puisque le processeur génère moins de chaleur lorsque l'hyperthreading est désactivé. Moins de chaleur signifie que les noyaux qui sont utilisés peuvent rester en mode turbo pendant de plus longues périodes, générant plus de performances au final. « La chaleur, comme la plupart d'entre vous le savent, est notre ennemie en termes de performances », avait indiqué Brandt Guttridge, directeur marketing produits pour les ordinateurs de bureau et les stations de travail chez Intel lors d’un point presse. « Nous ne voulons pas générer de chaleur, ou si nous le faisons, nous voulons la sortir du processeur le plus rapidement possible. » Sans le dire, Intel semble vouloir essayer de minimiser son désavantage en multicoeurs par rapport au Ryzen d'AMD, tout en maximisant la fréquence de Comet Lake-S en mode turbo pour hausser les performances.
Dernière étape avant l'installation du système de refroidissement du processeur. (Crédit S.L.)
Prime à la fréquence
Grâce à ses fréquences d'horloge élevées, le Core i5-10600K se comporte vaillamment face aux puces concurrentes d'AMD, les Ryzen 5 3600x et 3600xt. En 1080p, la puce d'Intel est en fait plus performante que la Ryzen 5 3600x dans l'ensemble des tests publiés ces derniers mois par nos confrères de TechSpot, Digital Foundry, Gamers Nexus et Anandtech. Le Ryzen 5 3600x remporte une poignée de benchmarks et les écarts de performances se réduisent considérablement à mesure que la résolution augmente. La puce d'Intel est d’ailleurs particulièrement utilisée dans les compétitions d'eSport.
Dans 3D Mark Time Spy, le 10600K revendique 8373 points, le meilleur résultat de n'importe quelle puce de milieu de gamme six coeurs. Son principal concurrent chez AMD, le Ryzen 5 3600x monte à 7307 points. Ce dernier dispose lui aussi de 6 coeurs/12 threads avec une cadence de 3,8 GHz et 4,4 GHz en mode turbo. Son enveloppe thermique est de 95 watts. Au test 3D Mark Time Spy, il se montre plus lent de 900 points environ. Ce résultat se traduit par des images en plus dans les jeux à la même résolution avec le i5-10600K. Dans Ghost Recon Wildlands à 1080p, par exemple, le i5-10600K affiche en moyenne 84 i/s - tandis que le Ryzen 5 3600x atteint 81 i/s. De même, Warhammer plafonne à 123 i/s en 1080p avec le 10600K, tandis que le 3600x arrive à 118 i/s. La différence reste mince même avec un bon écran.
La concurrence se renforce avec les Ryzen 5000
Le Core i5-10600K à 285€ est donc un peu plus performant que le Ryzen 5 3600x (195€) en termes de fréquences d'images dans les jeux, mais coûte plus cher, surtout si on prend le prix de la carte mère LGA1200 plus onéreuse que les M4. Après, le choix d’une plate-forme plutôt qu’une autre dépendra de la nécessité de passer rapidement au PCIe Gen4 (supporté par AMD) pour installer un SSD NVMe comme le Sabrent Rocket 2 To que nous avons utilisé pour nos tests ou une carte graphique Nvidia GeForce RTX 3080 (introuvable pour l’instant sur les principaux sites marchands français). Intel vient seulement d’annoncer le support du PCIe Gen4 sur ses puces Tiger Lake gravées en 10nm SuperFin et réservées pour l’instant aux PC portables. Et, comme les prochaines puces desktop d’Intel gravées en 10nm Superfin - les Ender Lake reposant sur l’architecture Foveos (une combinaison de grands coeurs et de coeurs Atom) ne sont pas attendues avant… longtemps, le Core i5-10600K reste une valeur sûre. AMD risque toutefois de balayer ces certitudes le 8 octobre avec la présentation de sa prochaine génération de processeurs Ryzen 5000 Vermeer, reposant sur l’architecture Zen 3 et toujours gravés en 7nm, mais avec quelques améliorations techniques.
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