Tim Höttges, directeur général de Deutsche Telekom avait promis en février dernier qu'il allait procéder à des « ajustements » concernant sa filiale spécialisée dans les services informatiques, T-Systems. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il a tenu parole. Le groupe a ainsi annoncé la semaine dernière supprimer 6 000 postes, soit près de 14% des effectifs du groupe qui compte dans le monde 44 000 employés. Mais ce n'est pas tout car 4 000 postes en Allemagne sont également délocalisés en Inde « mais pas que », nous a indiqué Jean-Paul Alibert, PDG de T-Systems France. Contactée par la rédaction pour une réaction suite à l'annonce de réduction de postes de T-Systems, la déléguée générale de la CGT en charge de ce dossier n'a pas répondu à notre sollicitation.
Avec ces coupes, T-Systems espère économiser 600 millions d'euros d'ici 2021 et les réinvestir dans des activités jugées plus stratégiques, indique l'AFP. « Cette décision fait partie d'un plan stratégique sur quatre ans où l'on va automatiser de plus en plus d'activité, faire appel à l'IA pour être plus efficace et alléger la structure de coûts au sens commandement opérationnel en réduisant le nombre de hiérarchies et en réduisant le nombre de sites de 200 à moins de 30 en Allemagne », explique Jean-Paul Alibert.
Des pertes pour 2017 et encore en 2018 pour T-Systems France
D'après le PDG de T-Systems France, les salariés français ne seront pas concernés par ce vaste plan de réduction d'effectifs. « On n'anticipe pas de plan social en France. On a recentré la France très tôt vers ses offres cloud et beaucoup d'automatisation. La réussite du précédent plan stratégique fait qu'à peu près la moitié de notre chiffre d'affaires en IT du groupe en 2018 sera fait sur des offres sur des marchés de croissance en cloud, IoT et sécurité », poursuit Jean-Paul Alibert.
Ces dernières années, T-Systems France a du faire face à une situation économique et sociale délicate. Le groupe a ainsi essuyé trois plans sociaux en 2010, 2013 et 2015 faisant passer ses effectifs de 1 600 à environ 200 aujourd'hui. Fin 2017, la société a réalisé un chiffre d'affaires de 85 millions d'euros, en légère baisse par rapport à 2016 (90 millions d'euros) sachant que le groupe affiche toujours des pertes (elles étaient d'1,6 million d'euros en 2016). « Ce sera encore le cas en 2018 », a fait savoir Jean-Paul Alibert. « On savait que sur la France ça allait être compliqué. On a fait une excellente année 2017, on a pris 2,5 fois plus de commandes que l'on a produit de chiffre d'affaires. Sur les trois dernières années, on a engrangé une croissance moyenne de 40% pour le futur. »
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