Avec un bénéfice net multiplié par trois en 2004 (à 4,6 M¤ pour un CA de 57,9 Md¤ en hausse de 3,7 %), Deutsche Telekom est plus que jamais un grand d'Europe. Dopé par les résultats de sa branche mobiles (25 Md¤ de CA en 2004, + 9,7 %), l'opérateur va orienter ses efforts en 2005 sur la filiale T-Online, en lorgnant notamment le marché français.
T-Online, qui occupe la première place des fournisseurs d'accès Internet (FAI) en Europe, a réalisé un chiffre d'affaires de 2 012 M¤ en 2004, en progression de 8,7 % par rapport à 2003. Avec un résultat brut d'exploitation de 472 M¤ (+ 48 %) et un bénéfice net de 317 M¤, le FAI signe son premier exercice dans le vert (l'année précédente s'était conclue sur une perte de 146 M¤). T-Online profite ainsi d'une forte augmentation du nombre d'abonnés : 1,2 million de nouveaux clients ont rejoint les rangs de T-Online, portant à 13,5 millions les abonnés pour l'ensemble de l'Europe.
Si le fournisseur d'accès prévoit une augmentation de son chiffre d'affaires en 2005 (il devrait se situer entre 2,4 et 2,6 Md¤), il anticipe néanmoins une baisse de 100 à 200 M¤ du résultat brut d'exploitation. En effet, T-Online va procéder à de lourds investissements pour progresser dans deux pays : la France et l'Espagne. Un milliard d'euros va être dépensé au cours des trois prochaines années dans le but d'augmenter de 15 à 20 % le nombre d'abonnés dans ces deux pays.
Le challenge s'annonce délicat : les filiales françaises et espagnoles de T-Online, Club Internet et Ya.com, ont enregistré en 2004 une diminution de 12 % du nombre de leurs abonnés. La solution pourrait alors passer par une série d'acquisitions. Notamment celle, fortement discutée ces derniers temps, de la filiale française de Tiscali, également convoitée par de nombreux autres opérateurs européens. Du côté espagnol, T-Online porterait un vif intérêt à Albura, une filiale de Red Electrica.
Conséquence de cette politique d'acquisitions, la cession de Club-Internet et de ses 200 000 abonnés, évoquée à mots couverts en août 2004, n'est plus à l'ordre du jour.
Les visions internationales de T-Online sont une conséquence directe de la stratégie de sa maison mère Deutsche Telekom. Celle-ci détient actuellement 88 % de sa filiale Internet mais a prévu d'en reprendre le contrôle total. Elle a lancé, pour ce faire, une offre de retrait : l'action, qui pourrait être retirée de la cotation très rapidement, n'intéresse plus aucun spéculateur. Les actionnaires du FAI se prononceront le 10 mars sur la réintégration.
T-Online, pour la première fois dans le vert, scrute les marchés français et espagnol
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