Nutanix surfe sur la vague de son partenariat avec Dell mais ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. La firme spécialisée dans les solutions convergées a déjà conquis plusieurs centaines de clients avec cette offre OEM, depuis l’annonce de l’accord en avril dernier. Plusieurs entreprises du CAC 40 dont Total, Kering ou encore Accor font d’ailleurs partie de ceux-ci. « En termes d’adoption d’infrastructures convergées, la région EMEA est la plus mature, devant l’Amérique du Nord et l’Asie-Pacifique. Nous réalisons 45% de notre chiffre d’affaires en dehors des États-Unis et la France est un de nos gros marchés », commente Dheeraj Pandey, le CEO et fondateur de Nutanix, de passage à Paris. Pour preuve, les effectifs français de la firme sont passés de une à 11 personnes en un an et c’est justement la raison de sa présence ici. « Je veux avant tout rencontrer mes équipes pour les encourager », lâche Dheeraj Pandey.
Depuis sa création en 2009, la société connait une croissance fulgurante, qui n’est pas sans rappeler celle de Nimble Storage. Pour Dheeraj Pandey, ce succès vient de l’approche choisie par Nutanix comparée à celle de ses principaux concurrents comme HP et VMware. « En prenant le partie d’une architecture out-scale, nous proposons à nos client de commencer petit et d’avoir des systèmes qui peuvent facilement évoluer en fonction de leur besoin, explique le CEO. En outre, nous voulons laisser le choix des technologies à nos client et ne pas leur imposer un écosystème fermé ». Cette démarche s’image notamment avec le lancement récent de la certification NPX censée renforcer la stratégie multi-hyperviseurs de Nutanix. « Personne ne peut être bon partout. Il n’y a pas de solution unique qui puisse répondre à tous les besoins », ajoute Dheeraj Pandey.
Pas d’hyperviseur maison
Il balaye au passage les rumeurs lancées par The Register il y un mois. Ces dernières annonçaient que la firme travaillait à l’élaboration de son propre hyperviseur : « Nous n’allons pas essayer de refaire ce que certains savent déjà faire très bien ». Pour lui, il ne sert à rien de courir après les innovations des autres mais bien de préparer celles à venir. « Les quatre grandes avancées en cours et à venir dans le monde du datacenter sont la convergence, le tout flash, le DevOps et le cloud public. Il n’y a pas d’interêt à réinventer l’hyperviseur », poursuit le CEO. Selon lui, il est aujourd’hui primordial de se concentrer sur le design des centre de données.
Cette réponse s’inscrit d’ailleurs pleinement dans la démarche de simplification qui fait le succès de Nutanix, d’après son patron. « Les équipes de direction ou de l’IT ne doivent pas avoir à se soucier du fonctionnement de l’infrastructure », déclare Dheeraj Pandey. Pour imager ses propos, le CEO prend l’exemple de l’iPhone. « C’est un appareil bourré de composants très techniques mais finalement, tous le monde peut l’utiliser. Nous faisons pareil avec Nutanix », se targue Dheeraj Pandey. Dans cette optique, la firme tente d’assurer la compatibilité de ses solutions et de leurs fonctionnalités (compression, déduplication, réplication, etc) avec l’ensemble des systèmes de stockage du marché, de la simple baie de disques, au cloud. « Nos concurrents misent sur des systèmes reposant sur une seule boîte. Une fois de plus nous voulons, de notre côté, que nos clients aient le choix », tacle Dheeraj Pandey.
Le machine-learning et la conteneurisation dans les cartons
Afin de simplifier encore plus l’administration des infrastructures de stockage, Nutanix est en train de travailler à l’intégration d’un système de machine-learning dans ses solutions. « En récoltant des centaines de données et en apprenant aux systèmes à s’en servir pour identifier des patterns, nous souhaitons faciliter la détection des incidents », détaille Dheeraj Pandey. Quant à l’arrivée de fonctionnalités de SDN dans l’optique de proposer des solutions complètes de software defined datacenter, le CEO avoue que Nutanix est un peu à la traîne. « Nous devons travailler avec des entreprises spécialisées dans le SDN, pour mettre au point de telles fonctionnalité. Certaines d’entre elles manifestent d’ailleurs de l’intérêt pour nos activités », déclare Dheeraj Pandey sans préciser la nature de cet intérêt.
Dernière mode dans le monde du SDS, la conteneurisation est un des services que les éditeurs sont de plus en plus nombreux à intégrer, à l’instar d’IBM et de VMware qui se sont associés à Docker, référence actuelle du marché. Quand il est demandé à Dheeraj Pandey s’il va emboiter le pas à ses concurrents, ce dernier botte en touche. Les mains en l’air et le sourire aux lèvres, il déclare qu’une annonce majeure sera faite dans ce sens lors de sa conférence .Next à Miami en juin. S’il est donc évident que la conteneurisation fera bien son apparition, reste à savoir sous quelle forme et avec quel partenaire. Cette conférence apportera d’ailleurs d’autres surprises. Nutanix devrait en profiter pour annoncer l’arriver d’un partenaire OEM supplémentaire aux cotés de Dell.
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