L’actualité de Redis est chargée en ce début d’année. Le spécialiste de la base de données en mémoire vient de faire plusieurs annonces. La première est le rachat de SpeeDB (que nous avions rencontré en 2022) pour un montant non communiqué. Fondée en novembre 2020 par Mike Dorfman (CTO) , Hilik Yochai (CSO) et Adi Gelvan (CEO), qui ont travaillé chez IBM, EMC et Infinidat, la start-up a déjà levé 4 millions de dollars (en 2021) pour financer le développement de son moteur de stockage. Ce dernier est une librairie en fait dédiée à la base de données hautes performances Apache RocksDB (in-memory avec RAM et flash NAND) initiée par Facebook depuis un fork du LevelDB de Google.
Les deux sociétés se connaissent bien et sont associées depuis plusieurs années. La technologie de moteur de données de SpeeDB est proposée par Redis à ses clients exploitants Redis on Flash, la version in-memory avec RAM et SSD, comme une option pour accompagner les grands déploiements. Avec SpeeDB comme storage engine, Redis on Flash peut générer jusqu'à deux fois le débit, avec une latence réduite de moitié et une capacité doublée par rapport au même déploiement avec RocksDB. Plus important encore, lorsqu'il est déployé avec SpeeDB, Redis on Flash offre des performances plus rapides (dix fois plus d'opérations par seconde et 80 % de ressources de calcul en moins) et prolonge la durée de vie des SSD en optimisant les phases d’écriture/lecture.
Un changement de licences perturbant
L’autre annonce de Redis est le changement de licence. L’éditeur abandonne la licence BSD à trois clauses pour adopter une double licence : Redis Source Available License (RSALv2) et Server Side Public License (SSPLv1). L’objectif de cette évolution est d’empêcher les grands fournisseurs de cloud de fournir des alternatives gratuites aux services hébergés par Redis. Il propose donc à ces fournisseurs de conclure un accord commercial avec lui et le premier à le faire est Microsoft.
Avec ces changements, Redis suit les traces d’autres sociétés comme MongoDB ou Confluent qui ont modifié leur licence. Dans un entretien à nos confrères de Techcrunch, Rowan Trollope, CEO de Redis, justifie ces transformations « pour protéger les investissements dans l’open source » et d’ajouter « en particulier avec Speedb, il s'agit d'un gros investissement pour nous en tant que startup ». Pour lui, s’il n’y a pas d’accord avec les acteurs du cloud, « ils auront la possibilité de le prendre et de le diffuser rapidement à leur client sans rien payer. Cela nous pose un problème comme vous pouvez l’imaginer ». Il reste néanmoins pragmatique, « je ne serais pas surpris qu'Amazon sponsorise un fork ».
Commentaire