La crise sanitaire a provoqué des changements dans la perception qu’ont les salariés de l’usage de l’IA. Au lieu d’éprouver des craintes face à cette technologie, ils sont désormais 82% à souhaiter faire appel à des robots plutôt qu’à leurs managers pour préserver leur santé mentale. C’est l’une des conclusions de la dernière étude sur l’IA en milieu professionnel réalisée par Oracle et Workplace Intelligence, un cabinet de recherche et de conseil en ressources humaines. Celle-ci a été menée auprès de 12 000 employés, cadres, responsables des ressources humaines et dirigeants de 11 pays, parmi lesquels la France. Selon les résultats, 34% des personnes interrogées estiment que les machines présentent l’avantage de ne pas faire preuve de jugement. Les robots représentent un moyen de partager les problèmes de façon impartiale et d'apporter des réponses rapides aux questions de santé pour 30% des sondés.
Pour ces raisons, 68 % des répondants préféreraient parler de leurs problèmes de stress et d’anxiété au travail à un robot plutôt qu’à leur manager (60% en France). Autre fait marquant: 80% seraient même favorables à l’idée de remplacer leurs thérapeutes ou conseillers par des technologies d’IA. Dans l’Hexagone, cette tendance est moins flagrante mais 68% n’y sont toutefois pas opposés. C’est en Chine que ce sentiment prédomine avec 97% des collaborateurs partageant ce point de vue. Au niveau mondial, 75% des personnes interrogées dans le cadre de cette enquête affirment que l’intelligence artificielle a contribué à améliorer leur santé mentale au travail. Elle leur permettrait de disposer des informations nécessaires pour travailler de façon plus efficiente (pour 31% au global et 19% en France), d’automatiser certaines tâches et de diminuer la charge de travail pour prévenir les risques de surmenage (27% dans le monde, et 24% en France).
Préoccupés par leur santé mentale, les salariés souhaitent qu'on leur fournisse des applications dédiées. Source: Oracle
L'IA au service d'un problème de société majeur
Dans le même temps, les salariés attendent plus de la technologie que la simple mise à disposition d’outils collaboratifs. Ainsi 83% des répondants interrogés dans le monde souhaiteraient que leur entreprise mette à disposition les applications nécessaires au maintien de leur équilibre mental (77% en France). Sont cités l’accès en libre-service à des ressources en matière de santé (36%), des services de conseil à la demande (35%), des outils de monitoring proactif de la santé (35%), l’accès à des applications dédiées au bien-être et à la méditation (35%) et des chatbots pour répondre aux questions de santé (28%).
Pour Emily He, senior vice president chez Oracle Cloud HCM, avec la pandémie mondiale, la santé mentale est devenue non seulement un problème de société au sens large, mais aussi un défi majeur sur le lieu de travail. « Il y a beaucoup à faire pour soutenir la santé mentale des salariés dans le monde et les technologies comme l’IA peuvent aider, a-t-elle souligné. Mais d'abord, les organisations doivent faire de la santé mentale une priorité. Si nous parvenons à lancer ces débats, tant au niveau des RH que des directions, nous pourrons amorcer des changements. Et c'est maintenant qu'il faut s’y mettre », a-t-elle conclu.
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