La gestion des données de référence ou MDM (Master Data Management) qui permet d’unifier dans un référentiel central les données sensibles d’une entreprise, sur les produits, les clients, les fournisseurs, les employés ou les lieux - par exemple les sites de livraison - peut tirer bénéfice de fonctions in-memory. L’éditeur danois Stibo Systems a récemment ajouté ces capacités d’accès direct aux données à sa solution de MDM multi-domaine STEP Trailblazer 8.0. Cela permet d'améliorer certains processus lourds comme le traitement d’objets à références multiples ou l’exportation de grosses volumétries de données complexes. Ces fonctions sont notamment adaptées aux applications B-to-C liées au e-commerce où l’on traite beaucoup d'informations. D’une manière générale, « on constate une tendance très claire à gérer de plus en plus de volume et, à terme, le in-memory nous permettra d’être plus indépendant vis-à-vis de la base de données », nous a expliqué Frédéric Marie, responsable de la filiale française. Stibo a développé sa propre technologie in-memory pour sa suite de MDM modulaire et intégrée STEP qui, par ailleurs, se met en œuvre au-dessus d’une base Oracle et se complète de connecteurs pour échanger avec d’autres solutions, en particulier SAP.
Dans le domaine fonctionnel, l'éditeur danois adapte son offre pour s'adresser à des secteurs verticaux, et notamment au monde de la santé. « Le vertical healthcare est une des stratégies que l'on adresse de façon majeure en ce moment », confirme Frédéric Marie. Dans les groupes pharmaceutiques, une plateforme de MDM va non seulement permettre de gérer les informations sur les médicaments, mais aussi de partager d'autres données vitales pour son activité, par exemple sur les essais cliniques, explique dans un billet Darren Cooper, directeur des solutions métiers chez Stibo.
Des projets MDM à mettre en place pour anticiper l'IoT
Avec l’arrivée des projets liés à l’Internet des objets et face à l’avalanche d’informations qui sera ainsi générée, la question des données de référence va se poser avec plus d’acuité encore. « Les entreprises ont commencé à réaliser que certains de leurs actifs produisent déjà des informations qui ne sont pas exploitées et que si elles ne mettent pas en place les bons processus pour les analyser, elles risquent de prendre du retard », note dans un billet Daniel Murillo-Vargas, responsable marketing produits chez Stibo. Or, poursuit-il, avant de commencer à créer des modèles de données et à extraire des données, il faut préparer ses informations pour l’analyse, en les nettoyant et en les rassemblant dans un référentiel centralisé.
Présent en France depuis 2011, Stibo compte parmi ses clients un groupe comme Schneider Electric qui a engagé, avec CGI comme partenaire, un projet de gestion des informations sur les produits pour redistribuer les données vers ses clients B-to-B. Le fournisseur d’équipements électriques gère plusieurs millions de références de produits sur lesquels il doit disposer d’une information très fiable. Ce sont des projets sur lesquels les équipes travaillent souvent par lots. « En règle générale, un projet d’implémentation MDM sur les produits – PIM, product information management – prend 8 à 12 mois », indique Frédéric Marie. Parfois moins, comme chez Auchan où une version 0 a été réalisée, réutilisable pour le reste du projet. Parmi les autres clients français de Stibo figurent des groupes comme Manutan (qui a nommé un directeur du MDM), Lyreco, Leroy Merlin (groupe Adeo), Saint-Gobain Distribution Bâtiment France (SGDBF), Lapeyre ou encore Auchan.
Maîtriser la gouvernance des données
Il y a trois ans, Stibo a fait évoluer son modèle d’éditeur/intégrateur en confiant l’intégration de son logiciel à des partenaires tout en continuant à s’impliquer sur les projets. « Je participe aux comités de pilotage, nous sommes dans une approche ‘one team’ et je prends un engagement vis-à-vis du partenaire et du client », assure le responsable France de Stibo. Dans l’Hexagone, en dehors de CGI, l’éditeur danois travaille notamment avec le cabinet de conseil Capgemini, l’ESN Micropole, ainsi qu’avec des intervenants très spécialisés comme Cantor, focalisé sur le MDM, ou J2S, dans le domaine du print.
Maîtriser la gouvernance sur les données est l’une des premières raisons qui conduit les entreprises à investir dans le MDM. Si Stibo a jusqu’à présent mené tous les projets engagés à leur terme, certains se sont néanmoins révélés ardus à conduire, principalement en raison des habituelles résistances au changement qu’il faut savoir anticiper. « Certains projets MDM, très technologiques, sont pilotés par la DSI, d’autres sont pilotés par le métier, avec une vraie appétence pour cette gouvernance de la donnée », relate Frédéric Marie. « L’un des problèmes qui se pose ensuite, c’est de savoir si celui qui mène le projet peut imposer sa gouvernance de la donnée ». Pour le responsable France, il est de toutes façons nécessaire de traiter la gestion du changement à part entière et que le client se l’approprie. « Pour le succès du projet, il faut cette prise de conscience », pointe-t-il. Charge à l’éditeur et à ses partenaires d’aider l’entreprise à modéliser son mode de fonctionnement.
Une solution à installer sur site ou dans le cloud sur AWS
Dans les appels d’offres autour du MDM, Frédéric Marie observe de plus en plus de demande pour des solutions en mode SaaS, « ce que l’on ne voyait pas il y a deux ans », note-t-il. Pour l’instant, l’offre STEP s’installe sur site et peut aussi se déployer sur le cloud public d’Amazon, pour lequel elle est certifiée. Les projets de MDM, qui impliquent un investissement assez conséquent, s'adressent encore à des entreprises de grande taille. Le SaaS pourrait permettre à des structures de taille plus moyenne de s'y engager.
Dans l'Hexagone, la filiale de Stibo réunit une quinzaine de collaborateurs. Au total, l’éditeur danois compte 1 200 personnes, réparties entre Europe, Etats-Unis (Atlanta), Amérique latine, Australie et Asie. Ses équipes R&D de Stibo sont principalement basées au Danemark où se trouve son siège social, à Aarhus. Une particularité propre à la culture scandinave fait que par la structure de son capital, détenu à 100% par la fondation Stibo, la société n’a pas d’actionnaires, ne peut pas être rachetée et doit réinvestir la totalité de ses bénéfices dans l’entreprise ou les verser à des œuvres caritatives.
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