Ce nouveau livre sur Steve Jobs - Les 4 Vies de Steve Jobs - (mais des centaines ont été écrits), ne contient pas de « scoop » particulier, mais il permet de faire un recadrage de la politique de distribution indirecte d'Apple. Contrairement à ce que de nombreux partenaires français de la marque pensaient, les conflits réguliers entre Apple et son réseau de distribution dans l'Hexagone n'étaient pas liés à la mauvaise volonté des patrons successifs de la filiale française, mais bien aux convictions de Steve Jobs. En résumé, il se méfie de tous ceux qui échappent à son contrôle direct. La distribution indirecte fait évidemment partie de cette « black list ».
Éreinté mais debout
Dans ce livre qui met l'accent sur le caractère pour le moins « difficile » de Steve Jobs (chez Atari, son premier employeur en 1974, il devait venir travailler la nuit car ses « collègues » de bureau ne supportaient plus ses sautes d'humeur), on trouve notamment cette citation de Steve Jobs, deux ans avant qu'il ne redevienne le patron d'Apple : « L'industrie de l'informatique est morte. L'innovation a pratiquement cessé. Microsoft domine et innove fort peu. Apple a perdu. Le marché de l'informatique de bureau est entré dans une ère sombre et celle-ci va durer une dizaine d'années, ou au moins jusqu'à la fin de la décennie ». Il s'est trompé.
A la question suivante posée par le magazine Wired, il se trompe à nouveau. Alors qu'on l'interroge sur Internet, il répond simplement : « Le problème, c'est que j'ai vieilli. J'ai 40 ans à présent. Cette chose ne changera pas le monde. Pas du tout ! ». Ces deux réponses ont été données à une interview de... 1996, voilà 15 ans !
Tyran éclairé
L'ouvrage présente Steve Jobs comme un tyran éclairé. Concernant ses réticences vis-à-vis des distributeurs, il les fait notamment remonter au début de l'année 1985, « lorsque les revendeurs réclament la possibilité de retourner les invendus », précise Daniel Ichbiah dans son livre (page 143). Evincé quelques mois plus tard, Steve Jobs n'oubliera jamais cet épisode et affirme à qui veut l'entendre que les distributeurs ne sont ni fiables ni à la hauteur. On peut logiquement en conclure qu'il estime que ses « partenaires » l'ont lâché.
Il s'en souvient donc très bien lorsqu'il redevient président d'Apple plus de 10 ans plus tard. Dès son retour aux commandes, il décide de ne conserver que les distributeurs « les plus efficaces » (page 216). Autrement dit, il se sépare de la plupart d'entre eux, se lance dans la vente directe en rachetant dès 1998 la société Power Computing, qui avait une licence pour proposer des clones de Macintosh, et commence à ouvrir des Apple Stores à partir de l'an 2000, dont celui de la 5ème Avenue à New-York, désormais l'un des sites les plus photographiés dans le monde. L'an dernier, le cap des 300 Apple Stores a été passé...
Les 4 Vies de Steve Jobs, avril 2011, Leduc.S Editions.
Steve Jobs : Un tyran éclairé avec de fortes convictions
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Apple et son réseau de partenaires ont toujours entretenu des relations conflictuelles, surtout en France. Dans un livre qui vient de paraître (Les 4 Vies de Steve Jobs), le chroniqueur spécialisé Daniel Ichbiah démontre que la méfiance d'Apple envers la distribution est bien liée à la personnalité de Steve Jobs plus qu'aux convictions des patrons de la filiale française.
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