Afin de mieux profiter des capacités de vitesse des systèmes de stockage SSD, des fabricants cherchent des solutions qui rapprochent le processus de traitement des données de celui réalisé par les CPUs pour utiliser les données stockées. Ainsi, STEC et OCZ Technology Group viennent tous deux d'intégrer des composants de stockage flash dans des cartes PCI Express (PCIe). STEC, qui arrive pour la première fois sur ce marché, fait sensation avec sa propre ligne de modules hardware et une plateforme logicielle capable de travailler avec des composants SSD d'autres fournisseurs.
Les solutions solid state, jusque là utilisées simplement pour remplacer des disques à plateau tournant dans les baies de stockage centralisées, sont de plus en plus considérées comme un composant du serveur avec une fonction de stockage des données utilisées massivement ou pour agir comme cache. C'est Fusion-IO qui a ouvert la voie à cette approche. Désormais, STEC, l'un des plus grands fournisseurs de support flash pour les vendeurs de SSD traditionnels, a décidé de proposer ses propres produits. « Le stockage Solid-State augmente le coût initial, et son intégration à des serveurs génère éventuellement d'autres coûts, mais celui-ci peut engendrer des économies pour certaines entreprises », selon l'analyste Mark Peters d'Enterprise Strategy Group (ESG). En particulier, l'avantage peut venir de la réduction des délais.
Un rôle clé pour le logiciel EnhanceIO
« Nous avons été tellement endoctrinés ! On n'a pas cessé de nous répéter que le stockage se mesurait au prix du gigaoctet », explique l'analyste. « Personne ne stocke dans le seul intérêt de stocker, mais dans le but d'utiliser les données que l'on conserve. » Une architecture qui permet de diriger plus rapidement les données vers le serveur, comme une carte PCIe, peut justifier une dépense supplémentaire. Le logiciel EnhanceIO (photo ci-dessous), que STEC a déjà fourni à quelques clients en test, devrait avoir un impact plus important que les cartes PCIe elles-mêmes, car il peut travailler avec de nombreux fournisseurs de matériel », estime aussi l'analyste. « L'intérêt pour les serveurs SSD augmente, mais cette solution n'est pas forcément la meilleure solution pour des entreprises qui ont recourt à de gros centres de données virtualisés », ajoute t-il. « On perd en capacités de partage, parce que les données sont alors attachées à un serveur en particulier », dit Mark Peters. Les SSD centralisés offrent plus de flexibilité de gestion et n'ont pas besoin d'être reliés systématiquement à tous les serveurs du centre de données pour être efficaces. Pour les petites entreprises travaillant avec de petites quantités de serveurs, le système de cache offert par les serveurs SSD peut être suffisant, selon lui.
STEC a donc lancé sa famille de modules d'accélération Kronos PCIe Solid-State qui, avec son logiciel EnhanceIO SSD Cache, est capable de fonctionner avec les produits Kronos et presque toutes les autres solutions SSD présentes sur le marché. Selon l'entreprise, les deux produits permettent de réduire considérablement le coût d'un centre de données, puisqu'ils limitent le recours à des systèmes de stockage très rapides et autres techniques pour augmenter la vitesse d'exécution des applications.
Solution Kronos PCIe SSA (crédit : STEC)
Stockage principal ou cache
Avec des capacités allant de 240 Go à 980 Go, les cartes Kronos et Kronos Turbo peuvent être utilisées pour le stockage principal au sein d'un serveur. Mais elles sont principalement conçues pour garder en cache, à proximité de la CPU, la copie de données fréquemment utilisées pour de meilleures performances. « Cela permet de palier aux retards causés par les commutateurs, les contrôleurs RAID et les autres composants dans un système de stockage traditionnel », a déclaré Scott Stetzer, vice-président du marketing chez STEC. Selon l'entreprise, cette nouvelle technologie peut réduire la latence de quelques centaines de millisecondes à 30 nanosecondes pour une entreprise qui migre d'un SAN (storage area network) traditionnel ou d'une configuration iSCSI (Internet SCSI).
Les disques SSD coûtent plus chers par gigaoctet que les disques durs. Mais ils offrent une récupération plus rapide des données. Ils permettent de se passer de disques durs ultra rapides et de techniques visant à optimiser la vitesse des lecteurs. En général, cela suppose l'achat de plusieurs disques durs, dont une partie de la capacité reste, de surcroît, inutilisée. Mettre un SSD dans un serveur peut apporter encore plus de performance, car cela permet de supprimer le transfert des bits de données les plus utilisés au sein du réseau.
Difficile de rattraper Fusion-IO
Avec ses modules Kronos, STEC a franchi une autre étape pour améliorer les performances du serveur : les cartes se déchargent des tâches I/O qui, dans le cas de certains produits PCIe similaires, sont réalisées par le processeur. « Cette méthode permet de libérer des cycles processeurs pour d'autres tâches, ce qui est utile, en particulier dans les serveurs virtualisés très actifs », explique Scott Stetzer. « Cette fonctionnalité de déchargement distingue STEC de Fusion-IO, un vendeur déjà présent sur le marché, offrant à STEC au moins un élément clé de différenciation pour lui permettre de gagner des parts de marché », dit l'analyste d'ESG. « Cependant, STEC et d'autres challengers vont avoir du mal à gagner du terrain sur Fusion-io, compte tenu des accords existants actuellement entre les fournisseurs et les vendeurs », estime t-il. L'entrée sur ce marché du PCIe est un objectif majeur pour STEC, qui a réduit le mois dernier ses prévisions financières pour le trimestre en cours en raison d'une concurrence croissante dans son activité principale. La valeur de STEC a chuté de plus de 50% depuis février.
Les cartes d'OCZ, vendues aux constructeurs
Les cartes Kronos peuvent lire et écrire des données séquentielles à la vitesse de 1,1 Go/seconde et la carte Kronos Turbo à 2,2 Go/seconde, selon STEC. L'entreprise a commencé à livrer des échantillons de son produit à des fabricants de serveurs. « Une ligne de cartes Kronos Bi-Turbo, avec des capacités pouvant atteindre 1,95To et un taux de lecture/écriture de 3,6 Go/seconde, est en préparation, pour une livraison prévue en début d'année prochaine », a déclaré Scott Stetzer. « Toutes les cartes seront disponibles dans les deux versions SLC (single-level-cell) et MLC (cellule multi-niveaux) et sauront utiliser les fonctionnalités de STEC », a t-il ajouté. Ces cartes seront garanties cinq ans.
L'annonce de STEC fait suite à l'annonce par OCZ d'un nouveau disque SSD PCIe que son fabricant dit deux fois plus rapide que son produit précédent. Les cartes SSD R4 Z-Series sont proposées en version demi-hauteur et pleine hauteur avec des capacités allant de 300 Go à 3,2 To et peuvent lire les données à un taux de 2,8 Go/seconde, selon OCZ. Contrairement à ses précédents produits, les cartes OCZ seront vendues directement aux vendeurs de serveur et non aux utilisateurs.
Illustration : Logiciel EnhanceIO (crédit : STEC)
STEC et OCZ misent sur le stockage flash sur PCIe, plus proche du processeur
0
Réaction
Le fabricant californien STEC rejoint les rangs des fournisseurs vendant des solutions de stockage solid-state en cache pour serveurs. Sur ce marché, on trouve notamment des acteurs comme OCZ Technology Group et Fusion-IO.
Newsletter LMI
Recevez notre newsletter comme plus de 50000 abonnés
Suivre toute l'actualité
Newsletter
Recevez notre newsletter comme plus de 50 000 professionnels de l'IT!
Je m'abonne
Commentaire