Fondée en 2008 par James Candelaria, aujourd'hui CTO, la start-up Whipthail est depuis l'origine spécialisée dans les baies de stockage flash à l'instar de ses concurrentes Violin Memory, Nimbus Data Systems ou Pure Storage que nous avons déjà rencontré en mars dernier dans la Silicon Valley. Basé à Whippany dans le New Jersey, Whiptrail est aujourd'hui dirigée Dan Crain, auparavant CTO de Brocade et propose une baie flash multi protocoles modestement baptisée Invicta. Selon le dirigeant, elle offre des capacités de 250 000 à 650 000 IOPS selon le nombre de baies connectées. L'Invicta supporte jusqu'à 12 000 postes de travail virtuels et offre jusqu'à 7,5 Gbit/s en débit soutenu. La dernière baie flash de Whipthail peut être configurée en plusieurs systèmes RAID avec des fonctions de réplication asynchrone et de sauvegarde instantanée pour la reprise après sinistre et la poursuite des activités. L'Invicta peut également être géré à partir de vCenter grâce à un support complet de l'API vStorage de VMware.

L'Invicta, qui utilise des composants flash MLC (Multi-Level cell) avec des SSD en RAID 5, vient dans un format 2U. Chaque châssis peut contenir jusqu'à 12 To et jusqu'à six châssis peuvent être associé pour atteindre la capacité maximale du système avec un routeur 2U. La solution, qui utilise des liens InfiniBand pour connecter des baies  supplémentaires, peut se rattacher à des serveurs via le protocole Fibre Channel, Fibre Channel over Ethernet,  iSCSI, Network File System (NFS), CIFS et InfiniBand SRP. Une baie complète consomme 1400 watts, ce qui représente une réduction de 90% de la consommation d'énergie par rapport à une baie classique équipée de disques durs, selon Dan Crain. Interrogé sur les algorithmes utilisés pour contrôler l'intégralité des données conservées sur les composants MLC, le dirigeant a bloqué sur la question. Ce n'était visiblement pas le moment de détailler ce point qui peut faire la différence entre les fournisseurs de baies flash. 

Pas besoin de déduplication

Interrogé sur l'absence de déduplication primaire dans sa baie flash, Dan Grain a été catégorique : " nous n'intégrons pas de déduplication pour une question de performances et de prix. Combien de clients ont les start-up qui proposent des baies flash avec déduplication ?..." Selon le dirigeant, la dédup n'est pas indispensable pour offrir une baie flash efficace. un avis partagé par Chris Johnson, responsable du stockage chez HP Europe que nous avons rencontré la semaine dernière à Barcelone pour la sortie des baies 3Par 10 000. Dan Grain est aussi catégorique au sujet du multitiering qui classe automatiquement les blocs de données en fonction de leur usage : souvent ou peu utilisé. "Certains blocs sont peu demandés mais quand ils le sont, ils doivent être disponibles immédiatement, sans délai." 

L'un des points forts de l'Invicta est sa capacité à servir les données dans une architecture multi-tenant, ce qui signifie que plusieurs divisions d'une entreprise ou les clients d'un fournisseur de service cloud, peuvent tous partager le même pool de stockage, explique encore la start-up. En outre, l'Invicta est rétro-compatible, c'est-à-dire la génération précédente de baie SSD proposée par Whiptail peut-être utilisé dans une configuration Invicta. La génération précédente comptait 24 SSD pour un maximum de 12 To en capacité et 230 000 IOPS en  performance.

 

Une baie Invicta

Le tarif de l'Invicta démarre à 50 000 $ avec une capacité de 1,5 To. Particulièrement onéreuses, les systèmes de stockage flash hautes performances sont conçus pour répondre aux besoins des applications nécessitant un débit élevé, telles que les SGBD relationnelles, l'analyse de grands volumes de données, le déploiement de VDI sur une grande échelle ou des charges de travail nécessitant des sauvegardes volumineuses par lots. Si aujourd'hui, les baies flash sont encore trop couteuses pour être utilisées comme de simple NAS, la pression sur les performances issue de la virtualisation et de l'usage intensif des bases de données va remettre en cause le problème du coût dans les trimestres à venir. D'autant que les économies réelles en termes de refroidissement et d'encombrement doivent également être prises en compte. Le marché des baies flash demeure relativement faible par rapport à celui des baies disques à plateaux. Les disques durs ne sont pas encore près de disparaître.