Au même titre que le français, les mathématiques, l’histoire-géographie ou les langues étrangères, le numérique devait s’inscrire dans le socle commun du système éducatif français. C’est désormais chose faite suite à la mise en place d’une spécialité NSI (Numérique et Sciences informatiques) accessible en 1e et terminale du lycée général. Entrée en vigueur à la rentrée 2019 pour les élèves en classe de première et en 2020 pour les terminales, cette discipline a été choisie par 31 500 élèves, soit un peu plus de 8% des élèves entrant après la classe de seconde générale et technologique, selon la Société informatique de France (SIF) qui s’est appuyé sur les premiers chiffres communiqués par la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP). A noter que l’enseignement d’une spécialité baptisée ISN pour Informatique et sciences du numérique (pour les classes de Terminale S, mis en place à partir de 2011-2012) et qui touchait environ 20 000 élèves.
Pour autant, l’examen détaillé des statistiques fournies par la DEPP soulève certaines interrogations. En observant les spécialités choisies par les élèves de première générale, la SIF souligne l’important clivage fille/garçon sur le choix de la discipline NSI, avec 2,6% de jeunes filles seulement contre 15,2% de garçons. « La question de la différence entre les choix des filles et ceux des garçons mériterait un traitement au plus haut niveau », déplore la SIF dans une note. Pour remédier à cette situation, l’organisme suggère la publication systématique de statistiques distinguant filles et garçons. Dans son analyse, l’association constate aussi un déséquilibre dans le choix d’étudier le numérique selon les régions. Elle distingue un petit groupe d'académies (Versailles, Nice, Caen, Orléans-Tours, Bordeaux, Paris, Lille, Montpellier) où l’orientation vers les trois disciplines Math-Physique-NSI est plus fréquente et un autre groupe d'académies (Aix-Marseille, Lyon, Toulouse, Besançon, Nancy-Metz, Nantes, Strasbourg, Grenoble, Créteil, Rouen, Poitiers, Dijon, Limoges) où c'est exactement l'inverse. Une action forte, au niveau du Ministère, paraît ici encore nécessaire pour que les choix des élèves s’appuient sur leurs appétences et sur les réalités socio-économiques des territoires, souligne la SIF.
Un Capes informatique pour former des enseignants
Outre la disparité filles/garçons et les clivages territoriaux,d’autres mesures doivent être prises par le gouvernement et déployées pour la rentrée prochaine, recommande l’association. Parmi celles-ci, la question du positionnement de la spécialité NSI se présente, en lien avec son programme d’apparence plutôt théorique et abstrait. La SIF craint que les choix fondamentaux opérés - involontairement- pour ce programme aient eu pour effet de le rendre peu attractif. Modifier ce parcours n’est peut-être pas envisageable à brève échéance, mais on peut toujours faire évoluer la communication, dans le but de susciter une meilleure perception des enjeux et davantage d’adhésion, recommande la Société Informatique de France. À noter que la création du Capes pour cette spécialité pourrait faire disparaître cette crainte, même si une fois encore le nombre de postes proposés semble faible par rapport au nombre de professeurs nécessaires, conclut l’organisme dans son rapport.
Bonjour,
Signaler un abusJuste 2 remarques :
- NSI n'est pas dans le socle commun (contrairement à SNT)
- Qq éclaircissements sur les pourcentages filles-garçons :
Pour la rentrée 2018 (document DEPP disponible en ligne) :
Classe de première, nb d'élèves public + privé : 527 063
54,2% de filles = 285 668 et en NSI 2,6% soit 7 427 filles (16,8%)
45,8% de garçons = 241 394 et en NSI 15,2% soit 36 691 garçons (83,2%)
Bien cordialement
Association Enseignement Public et Informatique (EPI)
https://www.epi.asso.fr