Snowflake Computing, que nous avons rencontré le mois dernier à San Mateo et auquel nous avions consacré un sujet détaillé en janvier de cette année, annonce l’arrivée de son datawarehouse cloud sur la plateforme Microsoft Azure. Fondée en 2012 par deux Français Benoît Dageville et Thierry Cruanes, qui ont longtemps travaillé pour Oracle, Snowflake a levé plus de 472 millions de dollars et recruté un ancien dirigeant de Microsoft, Bob Muglia, au poste de CEO.
« Notre système et notre architecture sont totalement différents des solutions traditionnelles pour réussir à s’adapter à la ressource du cloud […] Nous avons passé de longs mois à définir le produit pour construire something as a service », nous a indiqué Benoît Dageville, spécialiste de la parallélisation des traitements et requêtes SQL et aujourd’hui CTO de la start-up. Arrivé en 2014 chez Snowflake, Bob Muglia a conservé l’enthousiasme et la volonté de convaincre qu’on lui connaissait chez Microsoft, où il pilotait à la fin les activités Windows et serveurs. « Nous ne voulons pas remplacer Oracle ou DB2, mais répondre au mieux à certains usages. Nous avons eu de longues discussions en 2014 pour savoir s’il fallait ou non appeler notre produit datawarehouse. Quand vous prononcez ce mot, les gens pensent immédiatement legacy. Mais nous avons organisé beaucoup de focus groupes et réussi à dépoussiérer le mot datawarehouse en expliquant que nous avions construit la première base de données relationnelles dans le cloud complètement autoadministré pour réduire les opérations de maintenance manuelle ».
CEO de Snowflake, Bob Muglia assure également la partie mise en perspective de son datawarehouse. (Crédit S.L.)
Azure avant GCP et Alibaba cloud
Parmi les concurrents de Snowflake, on peut citer IBM Netezza, Terradata, Vertica, Oracle et toutes les bases Hadoop. « Mais nous ne sommes pas en compétition avec SAP Hana, mais plus avec MongoDB », nous a confié le CEO qui propose aux prospects de regrouper toutes les bases éparpillées dans une base sécurisée avec les mêmes règles pour tous ». L’arrivée de son datawarehouse as a service dans le cloud de Microsoft permet à la start-up de répondre à une demande des clients (de Nielsen notamment). « Azure est un produit intéressant, mais pas aussi mature qu’AWS. S3 est par exemple toujours plus avancé que Blob », a souligné le CEO. Nonobstant, ce partenariat avec Microsoft permet de proposer une option supplémentaire aux clients. « Entre leur stratégie et l'arrivée de datawarehouse pensés pour le cloud, les entreprises accélèrent la migration de leurs données analytiques dans le cloud. La demande des clients pour un entrepôt de données basé sur Azure est par ailleurs en augmentation. Il était logique de nous associer à Microsoft pour apporter la performance, la flexibilité et l'efficacité que peuvent attendre les clients d'Azure d'un datawarehouse en mode cloud », explique le CEO dans un communiqué.
« La possibilité de migrer un entrepôt de données dans le cloud est une attente clef des clients d'Azure. Nous avions hâte de pouvoir nouer un partenariat avec Snowflake pour permettre cette migration. Je suis très excité de voir leur solution disponible sur la plateforme Azure », complète Corey Sanders, vice-président de Microsoft en charge d'Azure Compute. Et comme, nous l’a indiqué le dirigeant de Snowflake, Google Cloud Plateform est également dans les tuyaux. « De plus en plus de clients choisissent aujourd’hui GCP à la place d’IBM… Nous regarderons aussi Alibaba Cloud si les clients le demande même si les relations avec la Chine sont un peu compliquées en ce moment ».
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