Il y a deux ans, alors que SNCF unifiait les productions informatiques de sa direction des systèmes d’information et des télécommunications (DSIT) et de SNCF Voyages-SI (SVSI), elle a décidé de créer un centre de services consacré au support. Ce dernier devait assurer l’administration et le maintien en condition opérationnelle de la production informatique. Les objectifs fixés consistaient en premier lieu à garantir la qualité de fonctionnement des applications utilisées par SNCF et de leur environnement. Cette transition devait aussi permettre d’améliorer la performance opérationnelle et de trouver des leviers de gain durables.
En 2014, à la suite d’un appel d’offres, GFI Informatique (racheté le mois dernier par le Qatari Mannai Corporation) a été sélectionné pour réaliser le projet et opérer le Centre de services Support Production (CDS-SP) dans le cadre d’un contrat pluri-annuel de 3 ans pouvant être prolongé 2 années de plus. La SSII est donc missionnée pour maîtriser l’ensemble des SI de SNCF, ce qui représente près de 1 400 applications dont 160 sont « ultra-critiques ». Parmi ces dernières figurent par exemple la distribution des billets et la gestion des paies.
Harmonisation des processus et industrialisation
Le chantier a été mené en 12 semaines, entre septembre et fin décembre 2014, sous la direction de la production dirigée par Samuel Hurtrel, au sein de la direction des services partagés (DSP) qui opère la production informatique à SNCF. Il a été réalisé avec une équipe d’agents SNCF renforcée, nommée Spid. GFI explique avoir proposé un modèle orienté métiers, piloté par l’amélioration continue. Pour répondre aux enjeux de gouvernance et d’agilité sur l’organisation, la SSII a créé une structure ad hoc, nationale, dédiée au projet.
Le CDS SP est opérationnel depuis le 1er janvier 2015. Il est installé à Lyon à proximité de l’un des datacenters de l’opérateur ferroviaire et compte environ 75 personnes. « Les leviers de gain ont été obtenu par l’harmonisation des processus et l’industrialisation sur le coeur de la prestation, puis de façon induite, en amont et en aval, toute une chaîne de gains s’est fait jour », nous a indiqué Normann Hodara, directeur exécutif responsable des activités infrastructures et de production au sein de la SSII. A cela s’est ajouté une baisse des incidents.
Le rachat par le Qatari Mannai n’a pas d’incidence
Il y a quelques années, SNCF avait créé avec IBM une co-entreprise pour créer des centres de services pour les études et la production. Mais cette aventure s’est arrêtée fin 2011. L’opérateur ferroviaire a toujours de nombreux contrats avec IBM, mais plutôt que de mettre tout le périmètre de la production informatique entre les mains d’un seul contractant, il a notamment choisi de travailler avec plusieurs acteurs situés en région. « Nous sommes présents à Paris, Lille et Lyon sur les périmètres concernés et nous connaissions les équipes », souligne Normann Hodara.
Interrogé sur le récent rachat de GFI Informatique par la société Qatari Mannai Corporation et l’éventuelle incidence qu’il pourrait avoir sur le contrat pluri-annuel avec SNCF, le directeur exécutif infrastructures de la SSII affirme que « le contrat n’est pas susceptible d’être remis en cause par le sujet ». Il explique que le changement d’actionnariat de GFI s’est fait dans une logique industrielle qui préserve le projet stratégique et opérationnel de développement de la société. La SSII s'est d'ailleurs immédiatement rapprochée de ses plus grands clients pour leur expliquer les tenants et aboutissants du rachat. « Mannai nous donne des moyens de développement en préservant notre projet industriel et cela a été validé par nos grands clients », assure Normann Hodara. « Nous restons une société de droit français », rappelle-t-il.
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