Acte 2 chez SFR en matière de plan social. Le propriétaire Altice a présenté au comité d’entreprise central une nouvelle vague de suppression de postes. 1 700 emplois sont concernés, 1 300 au niveau de l’opérateur et 400 sur la partie distribution, c’est-à-dire les boutiques SFR. Les départs se feront sur la base du volontariat. Cette annonce intervient juste après la fin du moratoire signé entre Altice et les syndicats sous les auspices du Gouvernement de ne pas descendre en dessous de 9 500 salariés jusqu’à décembre 2020. Pour les syndicats, ce deuxième plan signifierait la suppression de près de 20% de la masse salariale de l’opérateur.
Pour expliquer ces suppressions de postes, la direction de l’opérateur télécom évoque les besoins de se transformer avec la crise du Covid-19 en se focalisant sur le déploiement de la fibre et la 5G. Dans un entretien aux Echos, Grégory Rabuel, DG de SFR, évoque aussi des pressions provenant des OTT (over the top) comme Netflix qui utilisent les tuyaux « en captant l'essentiel de la valeur ». L'impact réglementaire est par ailleurs mis en avant, comme la décision du Gouvernement de ne pas recourir à l'équipementier chinois Huawei pour la 5G. Selon Bloomberg, SFR et Bouygues Telecom ont commencé à démonter des équipements dans certaines villes comme Brest, Toulouse et Rennes.
Un plan non justifié selon les syndicats
Une excuse qui ne convainc pas Abdelkader Choukrane, délégué central UNSA (syndicat majoritaire chez SFR) : « On ne peut pas se transformer en réduisant les équipes, elles sont déjà surchargées de travail ». Il ajoute que « la raison économique d’un tel plan n’est pas justifiée, car SFR a de bons résultats malgré la crise ». Pour lui, « il s’agit plus de licenciements pour baisser les charges ». Selon nos confrères du Figaro, SFR prévoit de recruter 1 000 jeunes dans différents secteurs notamment la cybersécurité.
Après l’annonce, place à la négociation et à la mobilisation du côté syndical. « Nous allons nous réunir pour analyser ce plan, avoir le retour des salariés et voir les suites à donner », assure Abdelkader Choukrane.
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