A entendre les fabricants et les éditeurs, le cloud computing est un raz de marée auquel rien n'échappe. Or, cette vision des choses mérite d'être confrontée à la réalité des professionnels de l'IT qui sont en première ligne pour proposer ce type de services aux entreprises. Selon la dernière étude de conjoncture menée par le syndicat CINOV-IT au second semestre 2015, 36% des VARS, SSII, intégrateurs et autres ISV interrogés ne s'estiment en effet pas concernés par l'informatique hébergée. 12 autres prestataires sur 100 indiquent de leur côté y être attentifs sans y aller. Avec les 2% qui se disent « pas intéressés » et les 3% pour qui cela n'est « pas encore une réalité », le cloud est donc encore absent de l'offre de plus de la moitié des petits prestataires de services dans l'Hexagone.
Toutefois, que les fournisseurs se rassurent, les choses évoluent positivement. Alors que les sociétés de services et les ISV n'étaient que 36% à avoir mis un pied plus ou moins grand dans le cloud au second semestre 2014, ils étaient 47% à avoir franchi le pas un an plus tard. Dans le détail, 22% déclarent « commencer à y aller » et 24% (+10% sur un an) indiquent que l'informatique hébergée fait « déjà partie de leurs revenus ». Ils ne sont encore que 1% à en tirer la majeure partie de leur chiffre d'affaires. Dans 26% des cas, le segment sur lequel ils exercent est la revente de solutions de sauvegarde/sécurité en mode SaaS. Viennent ensuite la commercialisation de logiciels SaaS (23%), la fourniture de services IaaS (11%) et la mise à disposition d'infrastructures PaaS (9%).
Le SaaS fait de loin le plus d'émules chez les sociétés de services
Dans 30% des cas, l'entrée des entreprises interrogées sur le marché du cloud a été motivée par la volonté de diversifier leurs offres. 27% d'entre elles font également état du sentiment que l'évolution vers la fourniture de ce type de services est incontournable. La demande des clients compte également beaucoup puisque 24% des prestataires ont fait évoluer leur portefeuille de services vers le cloud pour y répondre.
Fait surprenant, 77% des entreprises qui disent s'être positionnées sur le marché du cloud déclarent ne pas avoir eu besoin de faire évoluer leur modèle d'affaires. Elles n'étaient que 59% à avoir fait cette réponse au second semestre 2014. Pour 17% de celles qui ont effectivement dû faire évoluer leur business model, la manoeuvre a consisté à revoir le plan de commissionnement de leurs forces de vente. La même proportion de prestataires interrogés a déclaré avoir recruté des commerciaux dédiés. Ils sont surtout 66% à avoir créé une nouvelle structure pour gérer les offres cloud. Preuve que la cohabitation entre un modèle d'affaire classique et un modèle d'affaire axé sur la location de services est parfois compliquée à gérer dans une même entité.
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