Pages Jaunes se lancent, une fois n'est pas coutume, dans une aventure dont le succès n'est pas couru d'avance : la cartographie en 3D. Dès lundi, le site proposera des plans en 3D pour les recherches de professionnels sur les villes de Rennes et de Paris à partir de la rubrique « villes en direct ». Ce service gratuit permettra de visualiser sur une carte en 3D une adresse, ou de trouver un type de commerce dans une zone définie. Avant tout ludique, il s'avère également utile pour prendre des repères visuels afin de se rendre sur un lieu sans peine. Inauguré à Rennes - centre des développements multimédia de la société, là où France Télécom avait lancé son Minitel -, "Ville en 3D", nom du projet, ne constitue qu'un prototype, tant pour Rennes que Paris. Les deux projets reposent sur la technologie de géocodage 3D développée par la société rennaise Archivideo. Avec, toutefois, une vraie différence de sources, et donc de maturité: "Le site rennais se base sur un projet existant, développée par la Mairie [ndlr, le projet Citévisions]", confirme Jean-Marie Guille, directeur unité d'affaires des annuaires en ligne. Il compile cinq sources de données différentes: des photos aériennes, des bibliothèques de façades, des niveaux de façades (pour calculer l'élévation), et l'espace des bâtiments. "Pour les édifices les plus compliqués, la modélisation en 3D a été appliquée." La version parisienne, moins mature, exploite quant à elle la très médiatisée base d'image de l'IGN et de son Geoportail, inauguré le 23 juin dernier. Pour l'heure expérimentales, les deux moutures, bien qu'affichant des bons rendus de façades, souffrent encore de leur jeunesse de par la latence de l'affichage. La 3D étant particulièrement gourmande en ressources, notamment en bande passante. Pour visualiser l'application, l'internaute devra avoir installé le lecteur Shockwave (Adobe), "seul plug-in efficace pouvant gérer la 3D en ligne", commentent les équipes techniques de Pages Jaunes. Les deux sites sont hébergés sur deux serveurs distincts, "qui ne sont pas les mêmes que Pages Jaunes", avance, prudent, Jean-Marie Guille. Plus d'audience, plus de recettes Pour Jean-Marie Guille, ce service va «donner plus de visibilité aux commerçants de manière valorisante » et permettre aux consommateurs de vérifier les informations d'un lieu : si l'hôtel choisi a effectivement vue sur la mer. Une valorisation qui a un prix car Jean-Marie Guille ne s'en cache pas : « on développe de nouveaux services donc on fait payer un peu plus cher aux annonceurs parce que l'audience du site augmente ». Pages Jaunes repose en effet sur un modèle rodé : beaucoup de professionnels (350 000) répertoriés dans l'annuaire en ligne choisissent d'accompagner leurs coordonnées d'un bandeau publicitaire. D'ailleurs, les activités en ligne de la société représentent près de 30% du chiffre d'affaires total, à 1,06 Md€ en 2005. Mais si son modèle est solide, le succès de la 3D n'est pas assuré. Les initiatives en 3D sur le Web n'ont jamais vraiment enthousiasmé. Alors avant d'étendre cette nouvelle dimension à d'autres villes, Pages Jaunes préfère la tester. *Pour en savoir plus : v3d.pagesjaunes.fr.