Montée en puissance pour le marché des semi-conducteurs en Europe. Après le Chips Act, l’Union européenne a dévoilé son projet important d’intérêt européen commun (PIIEC) sur ce thème. Il sera doté d’une enveloppe de près de 22 milliards d’euros dont 8,1 Md€ provenant de fonds publics, via des aides d’État et 13,7 Md€ issus du secteur privé. Un investissement à mettre en perspective avec les 43 Md€ du Chips Act.
Le PIIEC servira à financer 68 projets émanant de 56 entreprises de 19 États membres (plus la Norvège), impliquant 600 partenaires indirects et pouvant créer plus de 8 700 emplois directs en Europe, rapporte la Commission européenne. Les programmes couvrent l’ensemble de la supply chain des semi-conducteurs : fabrication de wafer, les équipements (pour la réalisation de wafer, le packaging et test), les outils et l’automatisation de la conception, etc. L’exécutif bruxellois espère accélérer ainsi le développement de puces dans plusieurs domaines : IA, système embarqué, 5G et 6G, etc.
12 projets sélectionnés en France
La France est concernée par le PIIEC avec 12 projets sélectionnés mobilisant autant de sociétés. Les entreprises en question sont : Airbus, Aledia, Continental, Lynred, Orange, Renault, Teledyne e2V Semiconductors, Soitec, STMicroelectronics, Valeo, Vitesco et X-Fab. L’investissement global est évalué à 7 Md$ et la création de 2 500 emplois directs est attendue. En début de semaine, le ministre de l’Economie et des finances, Bruno Le Maire a dévoilé le montant de l’aide d’Etat (2,9 Md€) relative au projet de méga-usine de production de composants entre STMicroelectronics et GlobalFoundries à Crolles (38). Dans les projets hexagonaux retenus, nos confrères des Echos évoquent celui d’Airbus nommé Air ! 5G qui, comme son nom l’indique, veut développer les communications 5G en vol.
Le PIIEC constitue donc un effort supplémentaire dans la volonté européenne de réduire sa dépendance dans le domaine des semi-conducteurs. L’UE entend doubler sa part de marché sur ce secteur en passant de 10 % à 20 % d’ici à 2030. Reste que les investissements apparaissent minimes par rapport à d’autres annonces comme celle d’Intel qui prévoit un plan de 33 Md€ sur le vieux continent. Les Etats-Unis se sont mis en ordre de bataille avec un plan comparable doté de plus de 52 Md de dollars. De son côté, la Corée du Sud a annoncé un investissement pharaonique de 230 Md$ sur 20 ans pour garder l’avantage sur ce marché.
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