Le conseil d'administration de Microsoft s'apprête à nommer Satya Nadella CEO de la compagnie, a rapporté jeudi après-midi l'agence Bloomberg. Satya Nadella, dont le titre actuel est vice-président exécutif du groupe Cloud et Enterprise de Microsoft, était dans la short list rassemblant les successeurs putatifs de Steve Ballmer, qui a annoncé en aout dernier qu'il allait abandonner la direction opérationnelle de la société.

Mais le conseil envisage également de remplacer Bill Gates en tant que président de la société, a encore rapporté Bloomberg, évinçant ainsi le co-fondateur pour le remplacer par John Thompson, un des administrateurs indépendants de Microsoft. Si Bill Gates est bien sur le départ, ce serait donc deux des figures emblématiques de Microsoft qui seraient remerciées.

Quel avenir pour Microsoft ?


Le challenge posé au remplaçant de Steve Ballmer sera de donner plus de sens à une compagnie qui  commercialise des produits de grande consommation comme les tablettes Surface, les smartphones Nokia ou les produits Xbox, et les services de cloud computing tels que Azure, les logiciels professionnels (Windows et Office) et les outils de développement comme Visual Studio.



Âgé de 44 ans, Satya Nadella est un ingénieur d'origine indienne, diplômé de l'Université du Wisconsin - Milwaukee (électronique et informatique) et de l'Université de Chicago (administration des affaires). M. Nadella est arrivé chez Microsoft en 1992, et a travaillé sur les lancements de BizTalk, Commerce Server et Office Small Business. Il est surtout connu pour avoir supervisé la refonte des activités en ligne de Microsoft, en transformant, par exemple, Windows Live Search en Bing. La part de marché de Microsoft en recherche Internet est remontée à 18,2%, soit une progression de +34% d'une année sur l'autre selon Amy Hood, directrice financière de l'éditeur. Des chiffres précisées à l'occasion de la publication des derniers résultats financiers de Microsoft.

Relever le défi de la cloudification des ressources
informatiques

L'un des problèmes que soulignent les détracteurs de Satya Nadella, c'est son peu d'expérience en tant que directeur général, contrairement à ses rivaux internes comme Tony Bates, qui a occupé ce poste chez Skype, et les candidats externes comme Alan Mulally de Ford, qui s'est retiré de la course début janvier en indiquant qu'il était trop engagé chez le constructeur automobile.

L'un des principaux reproches formulés à l'égard de Steve Ballmer est qu'il a été un piètre stratège dans le développement des activités terminaux mobiles et services. Si Satya Nadella est bien nommé CEO, bien peu de personnes savent aujourd'hui quel élan il imprimera à Microsoft. Une chose est sûre, il arrive à un moment où les entreprises reconsidèrent radicalement l'organisation leur système d'information et où la frontière entre services cloud et ressources internes devient très minces.