En direct de Barcelone - Deux semaines après l'édition américaine de sa conférence TechEd (à Las Vegas, du 24 au 26 septembre), SAP tient l'édition européenne de l'événement, du 8 au 10 octobre en Espagne. Juergen Mueller, Chief Technology Officer (CTO) de l'éditeur allemand, vient d'y présenter plusieurs nouveautés autour de la plateforme technologique d’entreprise. La première annonce concerne l’intégration des services SAP Analytics Cloud (SAC) avec les applications de gestion des ressources humaines de SuccessFactors, une solution disponible dès ce 4ème trimestre 2019. « Les fonctionnalités analytiques sont désormais embarquées dans toutes les applications de la suite SuccessFactors. Ainsi, les utilisateurs peuvent facilement exécuter une analyse sur les données RH sans avoir à quitter leur environnement. Ils bénéficient également de modèles de données directement alimentés par toutes les applications SuccessFactors dont ils disposent », a expliqué le CTO.
Grâce aux fonctionnalités de « live connectivity », les analyses s’effectuent en allant directement chercher les données à la source, sans avoir besoin de les répliquer au préalable, tout en appliquant les règles de contrôle d’accès de l’entreprise. Fin septembre, à Las Vegas, l’éditeur avait annoncé sur le même modèle l’intégration de SAC avec son offre ERP SAP S/4 HANA Cloud, une solution qui sera livrée en novembre.
Une version de HANA native cloud
L’éditeur a ensuite présenté deux solutions fournies en tant que services managés, rattachées à l’offre HANA Cloud Services. La première, SAP HANA Cloud, est une nouvelle version, développée nativement pour le cloud, de sa base de données en mémoire HANA. Elle sera disponible fin 2019, d’abord sur AWS et Microsoft Azure, puis sur Google Cloud Platform et Alibaba Cloud en 2020. Selon Juergen Mueller, elle affiche un coût total de possession (TCO) bien meilleur que toutes les instances existantes de HANA, en combinant la performance de la base en mémoire avec la flexibilité du cloud. HANA Cloud permet de virtualiser l’accès aux sources de données, qu’elles soient dans le cloud ou on-premise. « Vous n’avez plus besoin de déplacer vos données. Avec cette solution, vous pouvez aussi bien accéder à des données issues d’instances HANA sur site, de feuilles Excel ou de sources cloud, SAP et non-SAP », détaille Juergen Mueller.
SAP HANA Cloud facilite aussi la hiérarchisation automatique des données (data tiering), en proposant trois types de stockage : en mémoire pour les données avec un accès fréquent, sur des baies de disques ou du stockage flash avec l’option NSE (Native Storage Extension) pour les données tièdes, et dans un data lake basé sur IQ (technologie venant de Sybase) pour les données massives (plusieurs pétaoctets).
Data Warehouse Cloud facilite la préparation des données
La seconde solution, SAP Data Warehouse Cloud, constitue la prochaine génération d’entrepôts de données de SAP. Déjà utilisée en version beta par plus de 2000 clients, elle sera disponible fin 2019 et peut aussi bien être utilisée comme un datawarehouse autonome qu'en complément de bases et entrepôts existants s'appuyant sur BW/4HANA ou HANA. Elle permet de mettre à la disposition des utilisateurs des données prêtes à être exploitées dans des applications analytiques. Pour SAP, c’est une façon d’encourager les « citizen developers », ces représentants des métiers qui construisent eux-mêmes leurs propres applications, tout en évitant la création de « data swamps », des marécages de données inutilisées en raison d’une qualité et d’une fiabilité insuffisantes. Philip On, responsable des offres SAP Cloud Platform, souligne en effet que si ces solutions permettent aux départements IT de déléguer la création d’applications aux métiers, « ceux-ci conservent la mainmise sur la gouvernance, en gérant la conformité, les accès et la consommation des ressources ».
En termes de tarification, les deux offres sont conçues pour offrir flexibilité et prédictibilité, en séparant les ressources de stockage et de calcul. Les clients pourront choisir entre des offres par abonnement ou un paiement à l’usage. Avec ces solutions, SAP dispose désormais de toutes les couches nécessaires pour traiter les données dans le cloud, depuis la collecte et l’accès (HANA Cloud) en passant par la qualité (Data Warehouse Cloud) et les usages (Analytics Cloud). Selon Philip On, trois critères différencient l’offre de SAP de celles des autres acteurs proposant des services de données dans le cloud : « la performance de HANA, la couverture de l’ensemble de la chaîne de valeur des données et la connaissance du métier ». En effet, tout comme Juergen Mueller, le responsable des offres Cloud Platform ne s'est pas privé de rappeler que 77% des transactions commerciales dans le monde passent à un moment ou un autre par un système SAP. L'éditeur a également annoncé la disponibilité, en décembre 2019, de la suite décisionnelle BusinessObjects BI 4.3 en version beta. Au menu, une intégration renforcée avec SAC, ainsi qu’une expérience améliorée pour les utilisateurs.
Présence renforcée sur AWS et création de bots
Lors de la session plénière, Juergen Mueller a invité Dave Brown, Vice-Président d’AWS EC2, sur scène. Ce dernier a indiqué qu’il était désormais possible de déployer sur AWS des instances S/4 HANA High Memory de 18 et 24 téraoctets, dans la continuité des annonces faites en février 2019 où AWS avait annoncé le support d’instances allant jusqu’à 12 To. De son côté, SAP a annoncé la disponibilité de SAP Data Custodian, son offre de protection des données et de mise en conformité, sur le cloud AWS.
En avant-première, le public du TechEd a également pu avoir un aperçu d’une solution d’analyse du comportement des utilisateurs, développée par Spotlight, une startup interne de SAP, au sein du Hasso Plattner Institute. Cet outil, encore en phase pilote, permet de collecter des données sur l’utilisation des solutions SAP par les utilisateurs, en regardant le temps passé sur différentes tâches. L’analyse de ces données fournit les paramètres nécessaires pour pouvoir ensuite créer un bot en quelques minutes, grâce aux solutions de Robotic Process Automation (RPA) de SAP. L’objectif : réduire ainsi les efforts manuels pour permettre aux utilisateurs de se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée. Selon Amrit Mertz, membre du projet Spotlight, l’outil permettra également de quantifier les gains de performance obtenus sur les processus métiers.
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