SAP a réalisé de « très bons résultats » en France au troisième trimestre 2014, a commenté hier Henri van der Vaeren, directeur général de la filiale, en énumérant des ventes de licences en forte croissance sur les nouveaux clients, une progression de 110% sur les offres cloud et de 800% sur la base in-memory HANA. Néanmoins, en réponse à une question, il reconnaît que la filiale étudie la suppression de plusieurs dizaines de postes, « moins de soixante », assure-t-il, ce qui confirme donc la préparation du plan social évoqué en septembre par la CGT SAP (*). Ces suppressions de postes ne résultent pas de problèmes de profitabilité, précise Henri van der Vaeren. Il explique que le groupe doit se simplifier. « SAP gère 3 000 produits et des processus compliqués, cela entraîne des désinvestissements dans certaines sous-parties. On essaie de moderniser l'entreprise », indique le dirigeant. La filiale est en consultation avec les représentants du personnel jusqu'à la fin de l'année, pour essayer de limiter l'impact des licenciements. « C'est notre métier de faire évoluer nos clients, ce serait un peu fort que SAP ne le fasse pas lui-même ». L'éditeur compte 1 500 collaborateurs en France.
Parallèlement, le groupe continue à croître et SAP France à recruter sur des postes de commerciaux, portant son choix sur des profils qui viennent du cloud, de différentes industries (la banque, l'aéronautique, la finance...), mais aussi des bases de données et de la mobilité, « pour comprendre le métier de nos clients et l'impact des technologies sur leur stratégie ». Le dirigeant n'a pas souhaité précisé le nombre des recrutements. Certains profils viennent aussi du conseil stratégique. « Ce n'est plus du tout le monde de la vente de logiciels d'il y a dix ans », pointe Henri van der Vaeren. Pour vendre le cloud par exemple, SAP France propose aux DSI de discuter avec les métiers. L'objectif étant d'éviter que ces derniers achètent des logiciels SaaS de leur côté, ce qui contribuerait à recréer dans le cloud « le plat de spaghettis » qui s'est naguère créé dans le SI sur site par les multiples intégrations entre applications. Les équipes métiers ont un impact qui se mesure de plus en plus, confirme le DG. Pour convaincre les DSI, l'éditeur souligne que nombre de ses concurrents, à l'inverse, vont voir directement ces métiers sans passer par l'IT. De façon générale, SAP France dit consacrer beaucoup de temps en amont des projets pour expliquer quelle valeur les entreprises pourront tirer de ses solutions.
La France, 1er marché européen sur HANA
Sur le troisième trimestre 2014, clos fin septembre, SAP France a réalisé une croissance de 16% sur les ventes de licences par rapport à la même période de l'an dernier. Le poids des nouveaux clients (+74%) montre que SAP n'évolue pas sur le « marché captif » de sa base installée, a insisté Henri van der Vaeren. « 76 deals ont été faits avec de nouveaux noms ». Sur le marché du cloud, la filiale française rattrape le retard qu'elle avait sur les filiales anglo-saxonnes. Elle le doit surtout à l'offre HCM (Human Capital Management) de SuccessFactors, dont les ventes ont augmenté de 171%. Sur ce terrain, face à un concurrent connu comme Workday, Henri van der Vaeren dit n'avoir pas connaissance de « deal perdu » sur son marché.
Autre satisfaction pour la filiale, la France est devenu le 1er marché européen sur les ventes de la base de données in-memory HANA. « Il y a aujourd'hui plus de 70 clients HANA en France dont 20 sont en production », les autres déployant « à toute vitesse ». Cela représente une progression de 800% par rapport à l'an dernier. Les trois trimestres précédents avaient déjà été très bons. « 100% des nouveaux clients choisissent HANA », précise le DG en ajoutant que la plateforme fait gagner beaucoup de dossiers car elle représente pour le DSI une architecture simplifiée. « Nous commençons maintenant à voir des clients dont le désir est de sortir de leur base de données Oracle », pointe-t-il par ailleurs. Dans ce domaine, SAP France a signé deux contrats importants avec de grands noms du CAC 40 qu'il ne peut pas citer et qui vont migrer une bonne partie de leurs bases Oracle vers HANA. « Nous avons travaillé en profondeur avec eux sur des business cases pour mesurer l'économie qu'ils pouvaient réaliser sur leur base de données ». Une quinzaine d'autres entreprises étudieraient la question. Sur le prochain trimestre, Henri van der Vaeren évoque par ailleurs 150 projets sur lesquels HANA est citée, associée notamment à BW ou à l'ERP. Il ajoute avoir été beaucoup interrogé sur la base en mémoire par les participants du récent Congrès de l'USF, à Tours.
Financial & Consolidation sur HANA chez Teleperformance
Parmi les références importantes gagnées sur le troisième trimestre, le DG de SAP France donne quatre exemples. La plateforme in-memory a d'abord été retenue par Atos pour des développements, en interne et pour ses clients. « 1 500 partenaires développent sur HANA », glisse au passage Henri van der Vaeren. Il cite ensuite deux grandes entreprises, spécialisées dans la fabrication d'emballage, dont le siège social ne se trouve pas en France mais dont le contrat est géré par la filiale : d'une part Smurfit Kappa, 41 000 collaborateurs, d'autre part Ardagh Group, 20 000 salariés. Toutes deux ont choisi la suite Human Capital Management, la seconde ayant retenu l'ensemble de la suite SuccessFactors.
Le dernier exemple fourni porte sur la mise en oeuvre de SAP Financial & Consolidation sur HANA chez Teleperformance. « Une première mise en production mondiale » qui se fait en France, souligne le DG. « C'est un projet de 3 mois qui va leur permettre d'améliorer le reporting. Il leur apporte de nouvelles fonctionnalités, sur un plus grand nombre de données pour faire du big data, sur une architecture simplifiée. Avec l'implémentation de HANA, on peut faire des projets importants en quelques mois », conclut le dirigeant.
(*) sur le même sujet, le blog de la section CFDT SAP France.
« Elle le doit surtout à l'offre HCM (Human Capital Management) de SuccessFactors, dont les ventes ont augmenté de 171%. Sur ce terrain, face à un concurrent connu comme Workday, Henri van der Vaeren dit n'avoir pas connaissance de « deal perdu » sur son marché. » Ah bon ? M. van der Vaeren doit être un piètre manager s’il ignore ce qu’il se passe sur son territoire. Et Sanofi, perdu contre Workday, ça ne lui dit rien ? Il y a même pire à venir. Un grand constructeur français, client historique de SAP, est en train de réfléchir sérieusement à passer sur Workday.
Signaler un abusArrêtons donc, s’il vous plaît, les articles qui ne sont que de la régurgitation des annonces marketing et des slogans des éditeurs. Un peu de sens critique, voyons !
Ah, et on ne dit pas "profitabilité", on dit "rentabilité" en français.
Ahmed Limam
Consultant/expert indépendant, Systèmes d’information
Paris
Quid de la gestion des talents, GPEC, la Responsabilité sociétale des entreprises et l' employabilité des personnes que devrait permettre les logiciels SAP? Faites ce que je dis mais pas ce que je fais?
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