Bien qu’il conçoive des applications de digital farming depuis plusieurs années, c’est la première fois que SAP ouvre un stand au parc des expositions de la Porte de Versailles pour le Salon de l’agriculture. L’éditeur vient présenter aux agriculteurs sa plate-forme cloud qui permet de traiter et d’analyser des données capturées par drones, capteurs au sol ou autres technologies IoT en temps réel. Aux côtés de quatre start-ups partenaires qui développent les capteurs et technologies de collecte de données, SAP propose de découvrir toute une gamme d’outils. Des drones qui permettent d’identifier puis prévenir les infestations de nuisibles en tout genre, ou des maladies, notamment dans les exploitations viticoles qui sont très sensibles. Ces appareils volants télécommandés permettent aussi de mieux apprécier les surfaces disponibles et ainsi optimiser la plantation pour semer davantage dans un même champ.
Les agriculteurs et autres visiteurs trouveront le stand de SAP et des autres start-ups au Pavillon 4 du Salon de l'agriculture. (Crédit : B.L.)
D’autres objets connectés comme les capteurs développés par Pessl Instruments (l’une des start-ups partenaires de l’éditeur) remontent les informations pour établir un diagnostic de l’état du sol, de l’atmosphère, de l’irrigation d’une exploitation, ce qui permet à l’agriculteur de mieux gérer les besoins en arrosage ou rationnaliser l’usage de produits phytosanitaires. Tous les outils proposés (analyse vidéo, prédictif, géolocalisation, big data, blockchain, ERP, etc.) sont embarqués sur une seule plate-forme cloud pour servir l’ensemble de la filière agricole et, entre autres, étendre la traçabilité du champ jusqu’au consommateur. Mais SAP n’est pas le seul acteur de l’IT à investir les stands du salon de l’agriculture. Tous les ans, de plus en plus de start-ups viennent proposer des solutions innovantes aux exploitants agricoles. Elles sont plus de 20 cette année, au sein de l’espace dédié à l’« Agri 4.0 » qui est passé de 95 à 500 m² en quelques années. Voici une sélection des jeunes pousses à découvrir.
Ekylibre, le logiciel de gestion « tout-en-un »
La plate-forme d'Ekylibre, libre et open source, permet de gérer ses stocks, sa comptabilité ainsi que tout ce qui a trait à la gestion de l'exploitation de l'agriculteur. (Crédit : Ekylibre)
Brice Texier, ingénieur informatique, et David Joulin, ingénieur agronome ont lancé en 2016 la plate-forme Ekylibre. Dédiée aux TPE agricoles, elle permet de gérer une exploitation de la production à la commercialisation en passant par la gestion des stocks et la comptabilité. Le logiciel, également disponible en téléchargement sous licence GNU AGPL 3, peut être adapté aux besoins du client. Son éditeur compte déjà plus de 300 utilisateurs, qu’il fédère en une communauté grâce aux réseaux sociaux, un forum et un wiki pour les tenir informés des mises à jour. Une application mobile permet par ailleurs aux agriculteurs d’enregistrer en temps réel les données relatives à une opération sur leur exploitation (temps, superficie, géolocalisation, température, carburant consommé etc.). Ces informations sont ensuite transférées automatiquement dans le logiciel Ekylibre.
Karnott, la boîte noire des tracteurs
Véritable boîte noire des machines agricoles, Karnott peut s'installer sur tous les engins. (Crédit : Karnott)
Lancé par la start-up lilloise ConnectAgri, Karnott est un boîtier à fixer directement sur les engins agricoles, quels qu’ils soient. Cette sorte de boîte noire est en effet compatible avec toutes les marques et modèles de tracteurs. Equipée d’une batterie autonome jusqu’à trois mois, la Karnott se recharge sur secteur. Et que fait-elle concrètement ? De la géolocalisation d’une part et de la collecte de données d’autre part. Les durées d’utilisation du matériel, les distances parcourues ainsi que les surfaces travaillées sont synchronisées et stockées sur une plate-forme web éditée par la start-up et mises à jour en temps réel.
Naïo Technologies, quatre robots agricoles
Oz (en haut à gauche) désherbe les petites surfaces, un robot à chenilles s'occupe de l'entretien des vignes, Dino (en bas à gauche) désherbe les cultures de légumes en planches, et Ted se charge de désherber les vignes. (Crédit : Naïo Technologies)
Lancée sur une idée de deux ingénieurs en robotique en 2011, Naïo Technologies est une start-up qui crée des robots agricoles pour « aider les exploitants à désherber, biner et récolter les fruits de leur travail en toute sérénité. » Plusieurs types de robots permettent aux agriculteurs de s’épargner des tâches souvent pénibles et longues. Tous sont surtout conçus pour le désherbage des exploitations mais chacun est adapté à un type de culture. L’un sera spécifique à l’entretien des vignes, un autre adapté aux légumes en planches, etc. L’idée de cette start-up est d’alléger la charge de travail des agriculteurs et d’optimiser la rentabilité des exploitations tout en limitant l’impact environnemental. Elle vient de lever 2 millions d’euros et compte élargir son activité à l’international.
Myfood, Monbeauterroir, La Ferme digitale
Bien d’autres jeunes pousses sont présentes au Salon, Myfood et sa serre connectée en permaculture et aquaponie ; monbeauterroir.com, le AirBnb des fermes et domaines viticoles ou, encore, le groupement de start-ups La Ferme digitale pour ne citer qu’eux. Toutes ces entreprises sont à retrouver dans le Hall 4 du Salon de l’Agriculture, qui se tient à la porte de Versailles tous les jours de 9 heures à 19 heures jusqu’à dimanche prochain, 4 mars 2018.
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