En France, nombre d'entreprises utilisant la plateforme décisionnelle SAP BusinessObjects ne sont pas encore passées à la version BI 4.0, celle-ci comptant actuellement 3 500 clients en production dans le monde. Il est fort probable qu'elles choisissent de migrer directement vers la version 4.1, sortie en version bêta le 10 mai dernier et attendue pour le courant du deuxième semestre. Ce matin, l'éditeur allemand est revenu sur les nouveautés de cette mise à jour, lors de sa conférence SAP Analytics Forum, à Paris. En résumé : BI mobile, intégration avec HANA et avec l'outil collaboratif Jam, prise en compte des rapports créés avec le client riche Desktop Intelligence (DeskI), évolution sur le SDK et les accès aux bases de données.

Un événement parisien sur lequel est intervenu Steve Lucas, vice président exécutif de SAP, responsable de la division Business Analytics, Database & Technology. Ce spécialiste des technologies décisionnelles (qui a rejoint BO en 1998) a souligné que le terme « analytics » était maintenant employé comme une expression générique. Il a suggéré que les systèmes analytiques allaient pouvoir, sur le modèle des smart grids qui interconnectent de multiples dispositifs, réunir suffisamment d'informations en temps réel pour prendre les décisions pour nous. De la même façon, dans l'entreprise, l'interconnexion de l'ensemble des départements en temps réel, à la façon d'un smart grid, permettra d'identifier les opportunités cachées, de prédire les évolutions et de réagir en fonction des événements.

Lumira, logiciel d'analyse en libre-service


A sa suite, Jean-Michel Jurbert, responsable du développement de la BI et des solutions HANA chez SAP France, et Olivier Duvelleroy, responsable de Solution Management sur la BI pour l'Europe, ont présenté les avancées de la plateforme BusinessObjects BI 4.1. L'offre accède à une famille d'outils en libre-service qui permet aux utilisateurs de créer eux-mêmes leurs propres contenus d'analyse de données sans recourir au département informatique. SAP propose ainsi une version cloud de Lumira (nouvelle appellation du produit Visual Intelligence) et une version Desktop qui peut être téléchargée. Les autres solutions en self-service comprennent l'interface Explorer, Analysis et Predictive Analysis (sortie en décembre 2012).

Autres axes d'améliorations : la mobilité, pour prendre les décisions sur le terrain, la collaboration qui passe par une intégration avec la solution Jam, ainsi que le datamining et l'analyse prédictive. Pour la prise en compte des big data, la plateforme BI s'intègre avec le framework Hadoop au niveau de sa couche sémantique. Le support de BW a par ailleurs été renforcé. Le programme de « ramp-up » de la version BI 4.1 est en cours, auprès de 50 clients. « Nous espérons sortir plus tôt que prévu de ce programme, sans doute en septembre », a indiqué ce matin Olivier Duvelleroy. Actuellement, deux clients sont en production, sept autres le seront fin juillet.

SAP BI 4.1 collabore avec Jam
La version 4.1 de la plateforme BI s'intègre avec l'outil de collaboration Jam.

Des documents DeskI ouverts depuis le référentiel BI 4.1

L'une des raisons, selon SAP, qui a probablement freiné certains clients à migrer vers la version 4.0 de BusinessObjects BI, est que ces utilisateurs des versions Xi R2 et Xi 3 recouraient au logiciel Desktop Intelligence pour gérer leur reporting et qu'ils ne pouvaient pas faire migrer leurs rapports sur BI 4.0. « Certains de nos clients ont d'importants déploiements de documents basés sur Desktop Intelligence », a confirmé ce matin, Jean-Michel Jurbert. Or, il s'agit d'un produit en fin de vie dont le support va s'arrêter avec celui de la version Xi R3 de la plateforme BI, a-t-il aussi rappelé. Cet arrêt est programmé pour fin 2015 (sauf en cas de support étendu qui amènerait jusqu'en 2017).

Même s'il existait avec 4.0 différents éléments qui permettaient de transférer les documents créés avec Desktop Intelligence vers l'outil de reporting Web Intelligence qui le remplace, le fait que DeskI ne soit pas portable constituait un frein à la migration. Dans la version 4.1, SAP fournit donc la possibilité de migrer tous les documents Desktop Intelligence dans un référentiel 4.1 pour que les utilisateurs puissent continuer à les exploiter depuis leur client riche tout en les ouvrant dans ce référentiel et en les administrant donc dans la 4.1. « Cela permet de ne pas avoir à supporter une double administration », a pointé Jean-Michel Jurbert.

La version 4.1 de BI bénéficie aussi d'une connectivité enrichie (par exemple avec Teradata 14) et a pris en compte les demandes d'améliorations des utilisateurs sur Web Intelligence : le gel de l'entête, la personnalisation des palettes graphiques et la délégation automatique d'aggrégation.