Le monde de l'IT est secoué par une vague de licenciements. Salesforce n'échappe pas à cette tendance, en supprimant au moins des centaines d'emplois au sein de son effectif de 73 000 personnes. « Notre processus de performance des ventes favorise la responsabilisation. Malheureusement, cela peut conduire certains à quitter l'entreprise, et nous les soutenons dans leur transition », a déclaré Salesforce dans un communiqué confirmant les licenciements. Mi-octobre déjà, l'entreprise a réduit la voilure de ses équipes RH avec le licenciement de 90 personnes, essentiellement des contractuels. Les embauches sont gelées jusqu'à janvier 2023.
Salesforce a connu une année relativement fructueuse sur le plan financier, le chiffre d'affaires de la société au deuxième trimestre ayant augmenté de 22 % par rapport à l'année précédente, grimpant ainsi à 7,72 milliards de dollars. Elle peut remercier l'adoption rapide de son CRM basé sur le cloud et d'autres outils de gestion des ventes. Pour le troisième trimestre de l’exercice 2023, Salesforce prévoit une hausse de de 14 % en glissement annuel et de 18 % en variation annuelle, portant le chiffre d’affaires prévisionnel entre 7,82 et 7,83 milliards de dollars. La société fait face à une pression pour réduire les coûts depuis le mois dernier, lorsque le fonds spéculatif activiste Starboard Value a pris une participation dans la société et a immédiatement demandé à Salesforce d'augmenter ses marges, bien que Starboard n'ait pas explicitement appelé à une réduction des effectifs.
Dans le sillage de Twitter et Meta
Salesforce n'est pas la seule entreprise IT à annoncer des suppressions d'emplois ce mois-ci. La semaine dernière, le nouveau propriétaire de Twitter, Elon Musk, a licencié près de la moitié des effectifs de la plateforme de médias sociaux, en plus de l'équipe dirigeante de l'entreprise. Le réseau social est d'ailleurs en proie à une grande restructuration non seulement de son modèle économique mais des fonctionnalités qu'il propose. Elon Musk, qui a contracté une dette d’environ 13 milliards de dollars sur Twitter et doit payer environ 1 milliard de dollars par an en paiements d'intérêts, veut rapidement renflouer les caisses. Son premier changement vient d'ailleurs d'être mis en place : il s'agit d'un abonnement à 8 $/mois incluant une priorité dans les réponses, les mentions et la recherche, la possibilité de publier de longues vidéos et audio, deux fois moins d'annonces publicitaires, etc.
Meta a également annoncé qu'elle réduisait la taille de ses effectifs de 13 %, entraînant la perte de 11 000 emplois. Dans un communiqué, Mark Zuckerburg, PDG de Meta, a déclaré que l'entreprise prendrait également un certain nombre de mesures supplémentaires pour devenir une « entreprise plus légère et plus efficace, en réduisant les dépenses discrétionnaires et en prolongeant notre gel de l'embauche jusqu'au premier trimestre ». Les licenciements touchent des personnes employées aux Etats-Unis mais aussi dans le reste du monde. La firme prévoit également de réduire la voilure sur son empreinte immobilière - en passant au partage de bureau pour les employés régulièrement à distance - et en contrôlant de près tous les coûts, y compris ceux d'infrastructure.
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