La prolifération des chatbots à base d’IA n’est pas qu’une bataille de LLM, la guerre se déplace aussi sur l’aspect financier. Marc Benioff, CEO de Salesforce a indiqué vouloir changer le modèle de tarification pour les agents IA. L’annonce pourrait être faite à l’occasion de l’évènement Dreamforce qui se déroule à San Francisco du 17 au 19 septembre.
2 dollars par conversation
Le dirigeant du spécialiste du CRM en mode SaaS a évoqué ce changement à l’occasion d’un point téléphonique avec des analystes financiers. En l’espèce, Keith Weiss de Morgan Stanley a fait remarquer que Salesforce promettait d'importants gains de productivité grâce aux agents IA, et que ceux-ci pourraient préempter jusqu'à 90 % des actions humaines, au point que les investisseurs craignent de voir chuter la demande de licences de la part des clients de Salesforce. Il a donc posé à la question à Marc Benioff si la modification de prix prendrait en compte cette baisse de la demande.
Marc Benioff a répondu que les clients de Salesforce testaient déjà environ 200 millions d'agents d'intelligence artificielle et que l’objectif était qu’ils en utilisent un milliard d'ici la fin de l'année fiscale 2026. « Concernant la tarification, elle sera basée sur la consommation », a déclaré M. Benioff. « À ce propos, nous devons dire, et nous avons déjà dit à nos clients, que cela représentait environ 2 dollars par conversation ». Ajoutant que l’entreprise pourrait opter pour une facturation par conversation ou vendre des crédits, comme le fournisseur le fait avec Data Cloud.
Salesforce devient un fournisseur d’agents IA
Pour le co-fondateur, les agents d’IA vont totalement transformer l'activité des clients. Il a évoqué le cas d'une grande entreprise de matériel informatique qui procédait à une acquisition majeure et qui devait revoir l'ensemble de ses activités. Il a expliqué au directeur général que Salesforce l'aiderait à se transformer en « organisation axée sur les agents » qui ferait d'elle une « machine à générer des marges ». « Nous allons continuer à automatiser l'ensemble de l’entreprise, mais nous ne devons pas nous contenter de mettre en place une excellente force de vente, de service, de marketing, de commerce, d'analyse ou autre, nous devons mettre en place une force d'agents », a-t-il déclaré. « Notre objectif est d'être un fournisseur d'agents pour nos clients, et ce processus doit être profondément intégré dans nos données et nos applications, car à un moment donné ces agents pourront dire qu’ils passent la main à un humain pour discuter et compléter telle ou telle chose. Parce qu'il s'agit d'une seule et même plateforme et que l’automatisation entre nos agents et nos applications est transparente ».
Au cours de la conférence téléphonique, Salesforce a annoncé un chiffre d'affaires de 9,33 Md$ pour le deuxième trimestre, dépassant les attentes de Wall Street qui tablait sur 9,23 Md$. Le fournisseur a également annoncé que la directrice financière Amy Weaver, qui avait pris ses fonctions en 2021, envisageait de quitter son poste à la fin de l'année fiscale. Elle restera jusqu'à ce que Salesforce nomme un successeur, dont elle accompagnera l’intégration.
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