Faut-il s'offusquer des salaires des ingénieurs dépassant 100 000 voire 200 000 euros ? Pour commencer, il faut savoir que le marché du travail obéit aux mêmes lois de l’offre et de la demande que n’importe quel autre marché. La réalité est que notre monde est devenu extrêmement dépendant de la technologie: votre voiture comporte désormais plus de 20 ordinateurs embarqués et votre télévision est connectée à Internet. Aucun pays n’avait prévu une telle demande d'ingénieur et le résultat est clair: il y a un fort besoin d'ingénieurs qui ont non seulement l'expérience mais des compétences techniques rares. Par conséquent, les ingénieurs compétents sont devenus chers.
Cela est-il mauvais? Au contraire, c’est une énorme opportunité pour l'économie française. Avoir davantage d'ingénieurs bien rémunérés permet de multiplier les opportunités d’investissement et d'attirer les entrepreneurs prêts à prendre des risques. Ce phénomène est clair outre Atlantique: nombreux sont les anciens ingénieurs qui ont fondé leur entreprise ou sont devenus investisseurs. Et les exemples sont nombreux: Pinterest a été fondée par un ancien employé de Google ; Asana, Quora ou Cloudera par des anciens de Facebook. Ces « nouveaux riches » contribuent à construire un écosystème robuste d’entreprises innovantes.
Une majorité d'entrepreneurs français passés outre Atlantique
La France a vécu dans un modèle dépassé ou les profils techniques étaient relayés au second rang au profit de la gestion et la finance (est-ce que les mêmes recruteurs s'émeuvent des salaires des traders?). Si peu de compagnies technologiques françaises réussissent, c’est bien de par le manque de réel talent disponible. Et la réalité est claire: la majorité des entrepreneurs français sont passés outre Atlantique, où les ingénieurs sont maîtres de leur destin.
Laissons de côté les plaintes de recruteurs et autres chasseurs de tête qui prétendent vous aider alors qu’ils sont juste des artefacts d'un passé où l'ingénierie était vue comme une charge qu'il faut réduire au minimum. Il y a désormais une réelle reconnaissance envers les ingénieurs et un changement de paradigme sur la rémunération qui donne plus de contrôle aux ingénieurs et qui ouvre des possibilités de développement économique. Si cette tendance se confirme, moins d'ingénieurs qualifiés partiront outre Atlantique, mais surtout, la France verra son réseau d’entrepreneurs grandir exponentiellement.
La vie (économique..) est un pendule, et il fallait bien un jour que "l' ingénieur" reprenne du poil de la bête.Le paradigme tertiaire qui consistait à optimiser comptablement chaque process (souvent au détriment du client) pour gagner epsilon sur chaque issue x par la quantité en masse pour favoriser la croissance en marges artificielles commence peut être à vaciller.l' Ingénieur, (informaticien d' abord,les autres suivront),en exprimant sa technicité pourra produire à nouveau pour l' économie de la véritable valeur ajoutée.Mais attention ! À ce niveau de rémunération (Cf article) il doit avoir la double compétence ( techno + gestion-finance-de base) s' il veut se maintenir face aux loups en place.....
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