Dans les métiers de l’IT, la balance penche largement en faveur des candidats qui peuvent désormais se permettre de choisir leur poste et ce dans diverses spécialités. C’est ce que révèle l’édition 2020 de l’étude de rémunérations PageGroup, qui présente les grandes tendances de rémunérations de 781 métiers dans 24 secteurs professionnels, dont celui des systèmes d’information. Pour réaliser son enquête, le cabinet de recrutement s’est appuyé sur des entretiens effectués entre 2018 et 2019 par son réseau de consultants auprès de candidats en Ile-de-France et sur une analyse précise de données issues de sa base informatique. Les résultats montrent que sur quasiment tous les types de poste (développement, infrastructures, support, projet, etc.), il existe une réelle tension qui incite les entreprises à se réinventer en matière de recrutement.
Actuellement, certains profils ont parfois quatre à cinq pistes de recrutement en parallèle, pointent les auteurs du rapport. Pour preuve, les recruteurs affirment que ces pistes conduisent à minima à deux propositions d’embauche concrètes. Ainsi, un développeur, profil toujours largement recherché en 2020, qu’il soit junior ou expérimenté, pourra trouver un poste à sa mesure en 2 à 3 semaines seulement, pointe le rapport. En début de carrière (jusqu’à 2 ans d’expérience), ces professionnels du code peuvent prétendre à des rémunérations de l’ordre de 38 000 à 45 000 € par an. Avec plus de 5 ans d’expérience, ils toucheraient même plus de 60 000 € de salaire annuel.
Un marché qui profite aussi aux chefs de projets et techniciens de support
Le cabinet PageGroup observe des hausses de salaires dans diverses spécialités de l'IT en Ile-de-France entre 2018 et 2019. Source: PageGroup.
Outre les programmeurs les chefs de projet MOE et MOA ainsi que les techniciens de support applicatif font partie des 3 fonctions les plus recherchées par entreprises, observe le cabinet. D’autres, comme les professionnels des données (data scientists et data analystes) les ingénieurs DevOPs, les cyberspécialistes, les Scrum masters ainsi que les techniciens de support technique figurent quant à eux au rang des 5 métiers émergents. Pour Julien Weyrich, directeur senior chez Page Personnel, « le marché de l’IT est très dynamique et favorable aux candidats. Les entreprises sont obligées de redoubler d’efforts pour séduire et attirer, en bouleversant les grilles de rémunérations habituelles ou en créant des évènements tels que des hackathons ou des speed datings pour attirer un maximum de candidats ».
Dans ce contexte, on on ne voit presque plus se profiler les attentes assez franco-françaises de parcours académiques et professionnels, relève également PageGroup dans son étude. Autre phénomène nouveau: la place de plus en plus faite aux profils IT issus d’une reconversion professionnelle. « Nous voyons fleurir de plus en plus de candidats s’étant tardivement tournés vers l’informatique et finalement recrutés par les entreprises qui valorisent leurs acquis récents, » observent les auteurs du rapport. L’ouverture des recruteurs semble réellement plus grande qu’auparavant, condition sine qua non, pour recruter bien et vite dans le domaine de l’IT.
Des candidats courtisés de toutes parts
« Dans ce marché en ébullition, les entreprises doivent travailler leur attractivité mais aussi la rétention de leurs talents, insiste Marlène Ribeiro, directrice executive chez Michael Page. Selon elle, beaucoup de bons profils SI sont chassés sans même être en recherche active. Il lui paraît donc primordial d’établir des fiches de poste les plus précises possibles afin de « matcher » avec le profil le plus adapté mais aussi de veiller à la bonne intégration et au suivi de carrière des collaborateurs, sous peine de les voir partir un jour ou l’autre. Par ailleurs, les compétences informatiques étant de plus en plus vite obsolètes, les entreprises doivent investir auprès de collaborateurs capables d’apprendre constamment via des formations régulières. Il est donc préférable de miser sur une personne adaptable, curieuse. Le rattrapage technique arrivera par la suite. Enfin, la compétence IT se diffuse dans tous les services en raison de la digitalisation des entreprises. Les compétences IT ne sont donc plus en silos mais s’enchevêtrent avec les autres métiers plus classiques (RH, logistique,sSanté…). Ce phénomène accentue l’intérêt des recruteurs pour les profils venant de métiers divers et démontrant une forte appétence pour l’IT.
Merci pour cet article, que je nuancerai sur un point; "les compétences informatiques étant de plus en plus vite obsolètes" me semble être une fausse vérité. Une réelle compétence informatique ne se détermine pas dans l'appréhension du dernier language à la mode mais au contraire dans la capacité prospective d'un SI. Je pense que c'est là que pèche le modèle Français. On peux mesurer au quotidien la marge dont on dispose encore en France en tout cas entre les possibles et la réelle maitrise du sujet informatique. On ne peut pas juger obsolète quelque chose qui n'est pas abouti en quelque sorte. Quand on constate que les plus grands chantiers IT sont externalisés, que nous ne disposons pas d'un cloud souverain, que nos meilleurs cerveaux travaillent chez Google et l'état de l'art en général, oui je pense qu'on a de la marge.
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