Rendre le meilleur service IT au meilleur coût budgétaire est évidemment une obligation pour tous les DSI. La difficulté réside bien sûr dans les moyens et méthodes à employer pour y parvenir. Il peut aussi y avoir des difficultés sur ce que l'on entend par meilleur service. Et le concept de meilleur coût peut aussi révéler des surprises, certaines stratégies d'achat pouvant a priori être intéressantes avant de se révéler ruineuses, par exemple dans le cloud. Pour y voir plus clair, et partager les meilleures pratiques, CIO a organisé une matinée « Piloter la performance de la DSI » au centre d'affaires Paris Trocadéro le 4 décembre 2018 en partenariat avec AppDynamics, Crayon, DMI / Matrix42, Invivoo et SDM Conseil. Chaque partenaire a ainsi pu s'exprimer sur scène pour présenter son expertise.
Pour ouvrir la conférence, CIO a dévoilé les principaux résultats de l'étude CIO Comment garantir la performance de la DSI ?. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les entreprises ordinaires, si l'on en croit les réponses apportées, sont loin d'appliquer les bonnes pratiques. La connaissance des coûts du Legacy ou les possibilités de son évolution est ainsi inconnue dans la majorité des cas. Les arbitrages budgétaires ne se font que rarement en fonction des attentes métiers. Et la performance n'est de toutes façons pas mesurée (ou si peu). Heureusement, les témoins qui se sont succédé sur scène ont pu expliciter les meilleures pratiques.
Philippe Doublet, DSI de Pomona, a montré comment mettre la priorité sur la fiabilité.
Premier à témoigner, Philippe Doublet, DSI de Pomona, a rappelé comment l'IT servait les métiers de ce distributeur B2B de produits alimentaires, un grossiste à service complet avec 2000 camions livrant restaurants, magasins ou collectivités. L'impératif absolu de Pomona, c'est la fiabilité. « L'intelligence de notre métier est d'une part dans la relation client, d'autre dans la perfection de l'exécution, les approvisionnements devant se réaliser sans incident » a expliqué Philippe Doublet. La moindre panne pourrait bloquer le fonctionnement de l'entreprise, ce qui serait intolérable.
Le SI étant de ce fait totalement « coeur de métier » dans une entreprise à l'actionnariat familial stable, Philippe Doublet a estimé être un « DSI chanceux ». Les investissements sont toujours réalisés dans une perspective de long terme, sans dogme, tabou ou phénomène de mode. Et la culture de l'entreprise comme ses processus interdisent le shadow IT. La traçabilité ou la relation client amènent cependant un désir de digital voire de blockchain.
David Masurel, PDG et Directeur Commercial de DMI, a présenté le catalogue de services comme une vitrine de la DSI.
Pour apporter l'excellence de service attendue par les métiers, il est nécessaire de définir exactement les services proposés. Pour David Masurel, PDG et Directeur Commercial du cabinet DMI, le catalogue de services est donc la vitrine de la DSI. Si le cabinet est agnostique en termes d'outils, David Masurel estime que Matrix 42 est une pépite. « Avant de piloter, il faut maîtriser » a-t-il martelé. Et c'est précisément ce que permet Matrix 42, en couvrant tout le cycle de vie du logiciel, y compris le store applicatif privé et la gestion des contrats (donc le SAM).
Sergio Ribeiro, Pre-sales Manager de Matrix 42, a réalisé une démonstration du produit de cet éditeur.
Une bonne démonstration valant plus de mille mots, Sergio Ribeiro, Pre-sales Manager de Matrix 42, a ensuite présenté les principales fonctionnalités au fil d'un cas fictif. La démonstration a été effectué en utilisant une connexion mobile 4G (avec relais via un smartphone) et la version SaaS du produit.
Marc Boullier, DSI de Carambar & Co, a expliqué comment mettre en place et faire évoluer un SI suite à une scission.
Un autre aspect de la performance de la DSI dans un contexte industriel très contraint a été fourni par Marc Boullier, DSI de Carambar & Co. Cette société est jeune, née le 2 mai 2017, issue de la scission de Mondelez International et le rachat par le Français Eurazeo de Carambar, Poulain, Suchard, etc. avant de racheter Lutti. Il a dû par conséquent construire son système d'information. Les défis ont été importants au niveau industriel mais aussi IT.
Mais entre Mondelez et 40 milliards d'euros de chiffre d'affaires et Carambar & Co qui ne pèse que 250 millions, il y a une différence notable. Or le SI de Carambar & Co a d'abord été un doublonnage du SI de Mondelez (avec nettoyage au niveau des données). Marc Boullier a ensuite expliqué comment ce SI a été optimisé et mis sur le chemin de la digitalisatio
Erwan Le Guennec, Product Manager Xcomponent chez Invivoo, a expliqué comment rendre le métier libre de gérer ses scénarios sans risque IT.
L'accompagnement des DSI dans ce genre de transformations est précisément la spécialité du cabinet Invivoo qui est aussi éditeur de logiciels sous la marque Xcomponent. Avoir le plus beau patrimoine applicatif du monde ne sert à rien si les applications ne sont pas utilisées. « Nos outils permettent de s'assurer de l'utilisation des outils du SI » a expliqué Erwan Le Guennec, chef de produit. Il s'agit de garantir à la fois le time2market (rapidité à changer sur demande) et le time2result (rapidité d'appropriation par les utilisateurs).
Eric Salviac, Business Value Consultant chez AppDynamics, a détaillé comment piloter l'activité digitale grâce à la gestion des performances applicatives et économiques.
« Nous sommes tous en train de transformer nos DSI mais seulement 22 % des DSI sont optimistes sur leurs capacités à y réussir » a indiquer Eric Salviac, Business Value Consultant chez AppDynamics. Il est intervenu sur comment piloter l'activité digitale grâce à la gestion des performances applicatives et économiques. Classiquement, selon lui, il y a un angle mort sur la performance IT, entre la performance technique pure et la performance métier. Pour AppDynamics, il faut donc adopter une approche mixte pour mettre la performance au service des métiers. Il faut factualiser les niveaux de service effectifs pour éclairer aussi bien les métiers que les DSI.
Laurent Francfort, Senior Cloud Architecte chez Crayon, a présenté les méthodes pour migrer le Legacy.
Parmi les éléments d'efficience IT, il y a un point essentiel : la baisse des coûts. Cela suppose de savoir faire vivre les contrats avec les fournisseurs IT, notamment les licences de logiciels. Intervenant sur « la migration du Legacy, la meilleure opportunité de baisser les coûts et accroître l'agilité », Laurent Francfort, Senior Cloud Architecte de Crayon, a expliqué que le SAM classique a évolué pour intégré tous les types de services, notamment cloud. « Il faut changer les moyens de consommer de l'informatique » a-t-il plaidé.
Il a ajouté : « trop de clients pensent que, parce que tout est dans un cloud public, ils n'ont plus rien à faire. C'est faux. Il faut surveiller les applications. S'il y a un problème sur les infrastructures, le prestataire cloud préviendra mais il faut avoir les moyens de réagir. » En plus, il faut pouvoir anticiper les coûts et bien les piloter alors que la facturation s'opère à l'heure, au stockage, à la bande passante consommée, etc., bref sur des indicateurs pas évident à suivre.
Jean-Luc Perrard, DSI du Groupe PSA, a été le Grand Témoin de la matinée.
Grand Témoin de la matinée, Jean-Luc Perrard, DSI du Groupe PSA, est revenu sur le rôle de l'informatique dans la relance de l'activité de PSA. Le groupe comprend désormais les marques Peugeot, Citroën, DS, Open et Vauxhall. Il a également détaillé les optimisations opérées pour respecter les contraintes imposées par la stratégie du groupe.
Emmanuel Lalau, associé chez SDM Conseil, a plaidé pour le pilotage de la productivité des développements informatiques.
Parmi les éléments importants pour assurer la performance IT, il faut savoir piloter la productivité des développements informatiques, du mode projet à la TMA (tierce maintenance applicative). C'était là le sujet de l'intervention de Emmanuel Lalau, associé au cabinet SDM Conseil. La productivité du développement logiciel suppose en effet d'une part de bien acheter du projet aux SSII et, d'autre part, de savoir obtenir l'efficacité opérationnelle optimale sur la TMA. « Pour étalonner les estimations en fonction des standards constatés sur le marché, il faut compter 4 à 5 jours d'intervention pour 1000 jours.homme achetés » a précisé Emmanuel Lalau.
Table Ronde « Adapter le SI aux contraintes et attentes du métier » a réuni (de gauche à droite) Thierry Saive (Directeur des Opérations IT, Europcar Mobility Group), Laurent Dirson (Directeur Applicatifs Métiers Production IT, Nexity) et Farzad Farid (Senior Infrastructure & Operation Manager, Chauffeur Privé).
Pour terminer la matinée, une table ronde consacrée au thème « Adapter le SI aux contraintes et attentes du métier » a réuni Thierry Saive (Directeur des Opérations IT, Europcar Mobility Group), Laurent Dirson (Directeur Applicatifs Métiers Production IT, Nexity) et Farzad Farid (Senior Infrastructure & Operation Manager, Chauffeur Privé). Thierry Saive a ainsi expliqué le rôle important de l'exploitation des logs serveurs dans l'optimisation de la performance, en complément des outils APM classiques. Il a également mis en oeuvre une adaptation du stockage au fil des besoins métiers. L'utilisation de conteneurs sous des technologies différentes, de Heroku à Docker/Kubernetes, a été présentée par Farzad Farid. Enfin, Laurent Dirson a expliqué comment il a fait évoluer le système d'information traditionnel vers une architecture cloudifiée.
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